The Corporatization of Environmentalism in the US since the 1970s. The Case of the Energy Industry Corporisation de « l’environnementalisme » aux Etats-Unis depuis les années 1970 : le cas de l'industrie énergétique En Fr

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13 novembre 2024

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Nissrine Fariss, « Corporisation de « l’environnementalisme » aux Etats-Unis depuis les années 1970 : le cas de l'industrie énergétique », Theses.fr, ID : 10670/1.b98152...


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La « corporatisation » de l'environnementalisme aux États-Unis depuis les années 1970,en particulier dans le secteur de l'énergie, s’incarne à l’intersection de plusieurs paradigmes, dont la théorie organisationnelle et du changement social, la dynamique du marché, de la politique et discours environnementaux et, à plus grande échelle, du logos libéral qui prévaut aux Etats-Unis. Cette thèse explore l'évolution de ce processus en s'appuyant principalement sur la méthode des entretiens d'histoire orale, y compris avec les principaux acteurs de l'industrie pétrolière et gazière. Les perspectives des dirigeants du secteur de l'énergie, des ingénieurs et des gestionnaires de l'environnement, étant largement absentes de la recherche universitaire, sont ici tissées dans un substrat de contextualité analytique. Servant d'étude de cas sur l'éthique socio-politique que représente la responsabilité sociale des entreprises (RSE), sous laquelle nous subsumons l'avènement de l'environnementalisme d'entreprise (EE), ces comptes rendus de première main éclairent des questions cruciales sur l’adaptation stratégique, la culture d'entreprise, le managérialisme, l'écoblanchiment v. l'ingénierie verte, les incitations économiques v. les obstacles, la recherche et le développement, ainsi que la centralité de la rentabilité dans la pratique de l’EE au sein du secteur pétrolier. Une approche systémique est adoptée, préférant une lecture expansive et expositive à une lecture investigatrice et pré-dirigée. Cela se traduit par des entretiens oraux avec des experts issus d'une pluralité d'horizons,tel que l'économie de l'environnement, l'histoire de la durabilité et de l'environnementalisme aux USA ou l'élaboration de lois, afin de contextualiser les discours du secteur de l'énergie. Parmi les principales conclusions de cette étude, nous notons dans un premier temps que la RSE est l’expression multifacette d’un pouvoir social non élu. La structure organisationnelle des entreprises pétrolières et gazières privées repose sur l'ingénierie mais est axée sur le profit, en d'autres termes, la non-priorisation de l’ingénierie en tant que tel limite le domaine de la recherche et développement, lui empêchant de porter un réel dépassement des énergies et technologies à fortes émissions de gaz à effet de serre. Cette étude révèle en particulier que 2018 est une année clé de l’implantation de l’EE dans le secteur pétrolier et démontre en général que l'ensemble des incitations économiques couplées de pressions externes sur le secteur de l'énergie sont activement atténuées sous le manteau de la transition énergétique, une transition largement illusoire et non viable sur le plan de la durabilité, en partie dû aux rapports inexacts d’entreprises et aux pratiques bien légales de disculpation juridique, par exemple en transférant la propriété d'actifs polluants à des sociétés de capital-investissement. Ces pratiques sont étudiées en relation avec l'institutionnalisation de l'environnementalisme aux États-Unis, qui favorise in fine les solutions libérales aux problèmes systémiques. Cette étude s’inscrit généralement dans le cadre de l’économie politique. Elle remet en question les solutions proposées dans le cadre d'un avenir Net Zero et ouvre la voie à de futures recherches sur une dé-libéralisation systémique de la durabilité, chose qui aurait des implications radicales sur la structuration de la croissance, de la production, du commerce, et de la souveraineté nationale outre le cas des États Unis.

The corporatization of environmentalism in the United States since the 1970s, with the energy sector in focus, represents an intricate intersection of organizational theory, social change, market dynamics, environmental policy and discourses, and, on a wider scale, American liberal logos. This dissertation explores this process in its evolution with a core reliance on the method of oral history interviews, including with key insiders from the Oil & Gas industry. Largely missing from academic research are the perspectives of energy executives, engineers, and environmental managers, which are here weaved into a substrate of analytic contextuality. Serving as a case study on the sociopolitical ethos of corporate social responsibility (CSR), under which we subsume the advent of corporate environmentalism (CE), these first-hand accounts shed light upon crucial questions of strategic adaptation, corporate culture, managerialism, greenwash v. greengineering, perceived incentives v. obstacles, research and development, and the centrality of the business case for sustainability in the Oil & Gas sector. A systemic approach is undertaken, preferring an expansive and expository rather than investigative and directed reading. Thistranslates into oral history interviews with experts from a plurality of backgrounds, e.g. environmental economics, sustainability and environmentalism history, or policymaking, so as to contextualize the discourses of the energy sector. Among this study’s chief findings, we note that CSR is a multi-faceted expression of unelected social power and that the organizational structure of private Oil & Gas companiesis engineering-reliant but profit-minded, in other words the lack of an engineering prioritization directive strains the research and development away from high-emission energy and technologies. It also reveals that 2018 is the year of the most substantial CE shift in the Oil & Gas sector and concludes that the mix ofincentives and external pressures leveled against the energy sector are being actively allayed under the energy-intensive and sustainably unviable mantle of the energy transition and through inaccurate reporting and legal disculpation practices, e.g. shifting ownership of pollutive assets to private equity firms. This isstudied in relation to the institutionalization of environmentalism in the United States, which ultimately favors liberal solutions to systemic problems. This study can generally be considered to fit under the discipline of political economy. It puts into question the solutions packaged under a Net Zero future and opens the door to future research on a systemic de-liberalization of sustainability, which holds radical implications on the structuring of growth, production, trade, and national sovereignty within and without the U.S.

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