15 juin 2023
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Stéphane Hirschi, « Enregistrements fin-de-siècle : ce que fixent les cylindres Lioret », HAL SHS (Sciences de l’Homme et de la Société), ID : 10.3917/rom.200.0080
Au xix e siècle, la chanson est une réalité fluctuante, dans ses fonctions, sa constitution ou sa poétique. La possibilité d’enregistrement après 1877 amorce un changement des paradigmes : la captation sonore s’impose en tant que performance. Les enregistrements de chansons se multiplient à partir des années 1890, grâce à des inventeurs comme Charles Pathé et surtout Henri Lioret, avec ses cylindres en celluloïd. Le corpus de plus de 200 enregistrements réalisés par Lioret entre 1893 et 1895, accessibles sur le site Phonobase, permet de faire ressortir plusieurs marqueurs d’une nouvelle esthétique, issue de celle des cafés-concerts, mais s’en écartant néanmoins parfois : éclectisme des styles, prédominance de l’ a capella – qui souligne a contrario la présence d’instruments –, effets de théâtralisation à plusieurs voix et commentaires, et surtout, anonymisation des interprètes. Y répondront, mais à partir de 1897, des enregistrements de vedettes identifiées : à la pure gloire scénique succèdera le vedettariat phonographique.