2016
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Sergueï Tchougounnikov, « L’écriture et le graphisme à l’ère de la linguistique psychologique », HAL-SHS : linguistique, ID : 10670/1.baj5y3
Il s’agit d’analyser et de systématiser les idées directrices relatives à l’écriture et au graphisme dans les sciences du langage « psychologiques » au tournant du XIXe-XXe siècles. Nous nous concentrerons sur les conceptions du graphisme et de l’écriture manuscrite comme « mouvements expressifs » (Ausdrucksbewegungen), se rattachant au concept de « geste verbal » dans la linguistique psychologique occidentale (1850-1930). Initialement inspiré par la morphologie et la physiognomonie allemandes (J. Lavater, J. W. Goethe, J. Engel, C. Carus, Th. Piderit), cette vision du langage conçu comme un cas particulier des « mouvements expressifs », qui remonte à la psychologie de la conscience, élaborée par J. Herbart et son école dès 1816, est reprise et développée dans la psychologie des mouvements durant la seconde moitié du XIXe siècle. Elle évoluera enfin en véritable théorie du langage fondée sur la base expressive et psychophysique (H. Steinthal, W. Wundt, L. Klages, K. Bühler). Il s’agit en outre de situer les recherches des graphologues d’alors par rapport aux positions dominantes sur l’écriture, développées par les linguistes contemporains, en particulier, par les néo-grammairiens allemands (K. Brugmann ; H. Osthoff ; H. Paul).