Murder the tyrant or kill tyranny? Political attacks and plots in France from 1830 to 1870 Tuer le tyran ou la tyrannie ? Attentat et conspiration politique : distinctions et affinités en France de 1830 à 1870 En Fr

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20 mars 2012

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Jean-Noël Tardy, « Tuer le tyran ou la tyrannie ? Attentat et conspiration politique : distinctions et affinités en France de 1830 à 1870 », HAL-SHS : droit et gestion, ID : 10.4000/lrf.438


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Résumé En Fr

In France, in the 19th century, the term ‘attentat’ only belonged to the vocabulary of the authorities. It emphasized the gravity of attacks against the political and social order, whatever may be the means. The quintessential ‘attentat’ was the attack against the monarch, who sacred or not, was still the keystone of the political arch during the July Monarchy and the Second French Empire. The police were systematically suspecting a plot behind regicide attempts. Under the July Monarchy until the beginning of the Second French Empire, underground opposition groups emerged and tried to impose themselves as an alternative to the regime. The ‘attentat’ was often counterproductive for those conspirators: to seize power, political murders were considered less efficient and legitimate than popular insurrections. The conspirators and the government were engaged in a political battle, entailing strong symbolic stakes. After the journée of 15 May 1848, the figure of the conspirator was discredited. Secret societies were severly repressed and could not lead insurrections anymore. Attacks against the monarch, more devastating with the use of explosives, became not only a weapon by default but also an instrument of revenge against the man of the coup d’état and those in favour of the regime. Bomb attacks were then perceived differently: they even acquired some political recognition as the treatment reserved to Orsini in 1858 demonstrates. After 1870, bomb attacks were linked to the revolutionaries in people’s minds.

L’attentat est un mot du pouvoir au XIXe siècle. Le terme met l’accent sur la gravité d’une attaque contre l’ordre politique et social sans plus de précisions quant au moyen employé. L’attentat par excellence est alors celui qui vise la personne du chef de l’Etat qui, même sans être sacré, reste la clé de voûte des systèmes politiques de la Monarchie de Juillet ou du Second Empire. Le pouvoir suspecte systématiquement le complot derrière l’attentat. De fait, sous la Monarchie de Juillet et au début du Second Empire les oppositions révolutionnaires se constituent en sociétés secrètes et se posent en concurrentes de l’Etat. Pour ces conspirateurs, le recours à l’attentat, est souvent contre-productif : le meurtre politique est considéré comme moins efficace et moins légitime que l’insurrection populaire pour s’emparer du pouvoir. Conspirateurs et forces de l’ordre se livrent une bataille politique dont les enjeux symboliques ne sont pas les moindres. Après le 15 mai 1848, la figure du conspirateur est décrédibilisée. La répression impitoyable qui s’abat sur les sociétés secrètes à la fin de la République et sous le Second Empire accroît leur impuissance. L’attentat contre le souverain, rendu plus destructeur par la technologie, devient alors une arme par défaut mais aussi un instrument de vengeance contre le coup d’état et les plébiscites favorables au régime. Le regard porté sur l’attentat change : il acquiert même une certaine reconnaissance politique comme l’atteste le traitement réservé à Orsini en 1858. Après 1870, l’attentat à l’explosif est identifié comme un moyen d’action des révolutionnaires dans la société française.

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