21 novembre 2017
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Aurélie Choné, « Les forces du Mal dans l’anthroposophie de Rudolf Steiner : le rôle spécifique de Sorat, « Grand opposant au Christ » », Textes et contextes, ID : 10670/1.bb3441...
Cette étude se situe dans le champ des recherches sur l’histoire des courants ésotériques occidentaux modernes. Elle porte sur le processus de construction du Maléfique dans l’anthroposophie, un mouvement ésotérique fondé par le penseur autrichien Rudolf Steiner (1861-1925) au début du XXe siècle. Même si Steiner affirme que sa vision du monde repose sur la « clairvoyance » et la connaissance exacte des « mondes supérieurs », il n’en reste pas moins que, grand lecteur, philosophe, théosophe et occultiste, il a été influencé, pour forger sa propre conception du Mal, par de multiples courants philosophiques, religieux et spirituels issus de différentes aires culturelles. C’est cet écheveau d’influences que cette contribution s’efforce de démêler, en reconstituant les sources de Steiner ainsi que leur médiatisation plus ou moins grande par la théosophie de Blavatsky, en explicitant les concepts utilisés pour cerner la nature du mal ainsi que leur évolution, et en montrant à quelles fins et autour de quelles idées centrales les éléments intégrés sont synthétisés. A partir de différentes doctrines, de son expérience intérieure et du contexte ésotérico-politique dans lequel il se trouve, Steiner élabore un système ésotérique syncrétique où les forces du Mal jouent un rôle essentiel dans la construction d’une tradition ésotérique européenne centrée autour de la figure du Christ.