Les métropoles chinoises face à la pénurie d’aides-soignantes dans les maisons de retraite : Les cas comparés de Hangzhou et Zhengzhou

Résumé En Fr

There are now 42 million dependent elderly people in China whose long-term care needs can no longer be met by the family system that has prevailed until now. The state at all levels encourages the production of nursing homes ( yanglaoyuan), but there is an acute shortage of caregivers. This article analyzes the characteristics of the supply of caregivers in the yanglaoyuan facilities of two large provincial capitals with a population of 10 million (Hangzhou, a thriving coastal city, and Zhengzhou, a developing inland city), and discusses public and private initiatives that have been launched to develop professional care. The survey covered 31 nursing homes in Hangzhou and 27 in Zhengzhou. It reveals a low level of qualification of caregivers due to the predominance of rural migrant women between 45 and 55 years of age, a lack of nursing skills, and a generally low level of remuneration. However, there has been an increase in caregiving skills in Hangzhou, due to two main drivers: financial support from the municipal government for the training of care assistants and an increase of their salaries, and foreign operators contributing to the dissemination of knowledge and care techniques. These characteristics have no equivalent in Zhengzhou, where yanglaoyuan provision is still low, mainly due to the less advanced stage of economic development of this inland metropolis.

La Chine compte aujourd’hui 42 millions de personnes âgées dépendantes dont les besoins en soins de longue durée ne peuvent plus être pris en charge par le système familial qui prévalait jusque-là. L’État, à tous ses échelons, encourage la production des maisons de retraite (yanglaoyuan), mais la pénurie d’aides-soignantes est aiguë. Cet article analyse les caractéristiques de l’offre d’aides-soignantes dans les yanglaoyuan de deux grandes capitales provinciales d’une population de 10 millions d’habitants (Hangzhou, une ville côtière prospère, et Zhengzhou, une ville intérieure en développement), et rend compte des initiatives publiques et privées pour y développer des filières professionnelles de soins. L’enquête a porté sur 31 yanglaoyuan à Hangzhou et 27 à Zhengzhou. Elle révèle un faible niveau de qualification des personnels d’aides-soignantes du fait de la prédominance de femmes migrantes rurales âgées de 45 à 55 ans, d’un manque de compétences en soins infirmiers et d’un faible niveau général des rémunérations. Toutefois, on observe une montée en compétence des soins à Hangzhou, grâce à deux principaux facteurs : un soutien financier du gouvernement municipal à la formation et à la revalorisation des salaires d’aides-soignantes d’une part, et la contribution d’opérateurs étrangers à la diffusion des savoirs et techniques de soins d’autre part. Ces caractéristiques n’ont pas d’équivalent à Zhengzhou où la production de yanglaoyuan est encore faible, principalement en raison du stade de développement économique moins avancé de cette métropole de l’intérieur.