L’universalisme républicain à l’épreuve du politique : La contestation du statut de représentant des candidats minoritaires aux élections municipales

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2023

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Samir Hadj Belgacem, « L’universalisme républicain à l’épreuve du politique : La contestation du statut de représentant des candidats minoritaires aux élections municipales », Cultures & Conflits, ID : 10670/1.bbll19


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Le droit de vote comme de se faire élire compte parmi ceux qui sont supposés symboliser le mieux la citoyenneté politique en France. La vision universelle d’un citoyen tenu par ses engagements et ses liens avec la Nation chère à la théorie politique s’avère tenir difficilement l’épreuve des faits. L’égalité supposée des citoyens et l’existence légale des droits ne rend pas ces droits effectifs pour tous. En effet, la citoyenneté politique a été une conquête tardive et obtenue de haute lutte. Cet article interroge cette égalité théorique à la représentation politique à l’aune des expériences de discriminations et de stigmatisation des candidats appartenant aux fractions minoritaires des classes populaires lors des élections municipales. À partir d’une enquête ethnographique au long cours, il montre comment certains responsables associatifs, issus des familles immigrées des pays du Maghreb et d’Afrique Subsaharienne, qui se sont engagés aux élections municipales et se sont heurtés à la contestation de leur statut de candidat pouvant représenter l’ensemble des citoyens dans l’espace politique local. Les difficultés des candidats appartenant à des minorités ethnoraciales à contrôler les principes de représentation leur étant appliqués les conduisent à contester les logiques de représentation des intérêts des habitants des cités revendiqués par les cadres et militants de gauche. Au-delà de cette étude de cas, l’article cherche à montrer l’existence d’un universel « à géométrie variable » pour les candidats minoritaires pourtant engagés dans l’acte citoyen considéré comme le plus éminent, celui de la représentation politique.

The right to vote and to be elected are among those that are supposed to best symbolize political citizenship in France. The universal vision of a citizen bound by his or her commitments and ties to the Nation, so dear to political theory, is proving difficult to put to the test. The supposed equality of citizens and the legal existence of rights does not make these rights effective for all. Indeed, political citizenship was a late and hard-won conquest. This article questions this theoretical equality of political representation in the light of the experiences of discrimination and stigmatization of candidates belonging to minority fractions of the working classes during municipal elections. Based on a long-term ethnographic survey, it reveals how certain associative leaders from immigrant families in the Maghreb and Sub-Saharan Africa who have run in municipal elections have come up against challenges to their status as candidates who can represent all citizens in the local political space. The difficulties of candidates belonging to ethno-racial minorities to control the principles of representation applied to them lead them to challenge the logic of representation of the interests of the inhabitants of the estates claimed by the left-wing managers and militants. Beyond this case study, the article seeks to show the existence of a «variable geometry» universal for minority candidates, even though they are engaged in what is considered the most eminent act of citizenship, that of political representation.

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