11 juin 2020
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Kim Gladu, « Le débat sur le style pastoral au xviiie siècle : Madame Deshoulières, modèle de l’élégiaque galant », Tangence, ID : 10670/1.bbqde3
La querelle sur le genre pastoral, qui occupera la critique des années 1685 à 1730, suppose une entreprise de redéfinition générique selon laquelle les théoriciens chercheront de nouveaux modèles pouvant exemplifier la nouvelle pastorale française et galante qu’ils envisagent. C’est ainsi que la réception critique qu’on fera des œuvres de Madame Deshoulières participera au développement d’un style champêtre moderne qui sera pleinement investi par les poètes de la fin du siècle. Dans cette optique, on verra s’affirmer un goût renouvelé pour l’élégie, genre généralement délaissé dans la première moitié du siècle, qui accompagnera cette fois la vogue en faveur d’une poésie sentimentaliste. Deux facteurs semblent alors avoir contribué à faire de Madame Deshoulières un modèle dans ce domaine : d’abord, elle constitue une figure marquante de ce passage du genre de l’élégie vers un mode élégiaque adossé à l’esthétique galante et rattaché à une promotion des genres mineurs ; ensuite, les qualités de naturel et de délicatesse qu’on accorde au style de la poétesse ont favorisé sa mise à profit dans le cadre d’une revalorisation de la sensibilité servant désormais de socle à la poésie pastorale en général et à l’élégie en particulier.