2017
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Luc Buchet et al., « Atouts d’une procédure récente d’inférence bayésienne pour l’étude de l’impact des crises démographiques. Application à trois sites médiévaux bas-normand », HAL-SHS : archéologie, ID : 10.1007/s13219-016-0175-4
Pour mettre en lumière les caractéristiques démographiques de populations issues de contextes archéologiques, le paléodémographe doit pouvoir restituer sans biais la composition par sexes et par âges de ces populations. Nous proposons pour cela une nouvelle procédure d’inférence bayésienne qui permet d’estimer des probabilités de décès, assorties de marges d’erreur fiables. Une telle analyse appelle quelques réflexions préalables. Tout d’abord, il convient de vérifier que les différences mises en évidence entre les sites ne peuvent pas être attribuées à des artefacts méthodologiques, notamment lors de l’observation de l’indicateur biologique. Elle suppose aussi l’acceptation du principe d’uniformité biologique entre les populations historiques et les populations de référence préindustrielles. Pour illustrer l’intérêt de cette démarche, nous l’avons appliquée à trois sites bas-normands d’époque mérovingienne susceptibles d’avoir été touchés par la crise démographique des premiers siècles du Moyen Âge décrite par les chroniqueurs et les historiens. Les résultats obtenus montrent clairement que le nombre de décédés est particulièrement élevé dans la première classe d’âges, notamment chez les hommes. Si l’explication peut être envisagée en termes de mortalité, on peut y voir aussi l’incidence de mouvements migratoires, cette hypothèse trouvant un écho dans les sources archéologiques qui voient le haut Moyen Âge comme une période d’immigration dans la plaine de Caen.