Organizing social responsibility of multinational corporations : the case of plastic pollution Organiser la responsabilité sociétale des firmes multinationales : le cas de la pollution plastique En Fr

Résumé En Fr

The 21st century is characterized by the emergence and amplification of unprecedented problems, with global interdependence between human societies, and very long-term consequences on global commons such as oceans, climate and space. Managing these grand challenges (Ferraro et al., 2015) is particularly complex, as it requires the development of collective action involving a diversity of heterogeneous stakeholders. The role of multinational corporations (MNCs) is particularly discussed because of their negative externalities and growing political influence. Against this backdrop of grand challenges, how do multinational corporations engage in collective action to organize their social responsibility?Plastic pollution is a particularly relevant case. At a time when negotiations are underway for the adoption of an international treaty to regulate plastics, countries of the Global South (Asia, Africa, Latin America) are facing a critical situation, given their limited waste management infrastructures. Drawing upon a multiple-case study carried out in five countries (Ghana, Côte d'Ivoire, Thailand, Vietnam and Indonesia), findings of this research identify the mechanisms for organizing the social responsibility of multinational corporations in the consumer goods industry, such as Coca-Cola, Unilever, Danone and Nestlé.Given the limited impact of voluntary, unilateral strategies, these MNCs collectively engage in meta-organizations. Their main aim is to promote and prepare binding regulation of their responsibilities. The type of regulation these MNCs advocate to national governments, known as Extended Producer Responsibility (EPR), is intended to organize the collective responsibility of their industry. Above all, we contribute to the literature in the fields of meta-organizations and multi-actor governance. Indeed, the ways in which deliberation is organized influence its degree of inclusiveness and systemism, thus producing or not a binding responsibilization of MNCs.

Le XXIème siècle se caractérise par l’apparition et l’amplification de problèmes inédits, se distinguant par une interdépendance globale entre les sociétés humaines, et des conséquences de très long-terme sur les biens communs mondiaux comme les océans, le climat et l’espace. La gestion de ces grands défis, ou grand challenges (Ferraro et al., 2015) s’avère particulièrement complexe car elle nécessite le développement d’actions collectives impliquant une multitude d’acteurs hétérogènes. Le rôle des firmes multinationales (FMN) est particulièrement discuté en raison de leurs externalités négatives et de leur influence politique grandissante. Dans ce contexte de grand challenge, comment les firmes multinationales s’engagent-elles dans l’action collective afin d’organiser leur responsabilité sociétale ?La pollution plastique constitue un cas particulièrement pertinent pour répondre à cette question. Alors que des négociations ont été engagées pour l’adoption d’un traité international de régulation des plastiques, les pays émergents (Asie, Afrique, Amérique latine) font face à une situation critique compte-tenu d’infrastructures de gestion des déchets limitées. En s’appuyant sur une étude de cas multiples réalisée dans cinq pays (Ghana, Côte d’Ivoire, Thaïlande, Vietnam et Indonésie), les résultats de cette thèse permettent d’identifier les mécanismes d’organisation de la responsabilité sociétale des firmes multinationales de l’industrie des biens de consommation comme Coca-Cola, Unilever, Danone et Nestlé.En raison des effets limités des stratégies volontaires et unilatérales, ces FMN s’engagent collectivement dans des méta-organisations. Celles-ci ont pour principal objectif de promouvoir et préparer une régulation contraignante de leur responsabilité. Le type de régulation défendue par ces FMN auprès des gouvernements nationaux, dénommée Responsabilité Élargie du Producteur (REP), est censée permettre d’organiser la responsabilité collective de leur industrie. Surtout, nous contribuons à la littérature dans les champs des méta-organisations et de la gouvernance multi-acteurs. En effet, les modalités d’organisation de la délibération influencent son degré d’inclusivité et de systémisme, produisant ou non une responsabilisation contraignante des FMN.