Réparer les morts : le cinéma documentaire et la fabrique de la mémoire familiale

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Depuis le début des années 1980, le champ du documentaire français n’a cessé de s’ouvrir à un certain nombre de pratiques autobiographiques. À ce titre, la naissance du journal filmé fut, au milieu des années 1990, l’un évènements structurants du tournant de l’intime. Et les années 2000 ont vu se développer plusieurs démarches motivées par le désir de donner une visibilité à ce qui est dissimulé comme en témoignent, pour les exemples filmiques les plus récents, "Visages d'une absente" (Frédéric Goldbronn, 2013), "Carré 35" (Éric Caravaca, 2017), "Au dos de nos images" (Romain Baudéan, 2019) ou "Ultraviolette et le gang des cracheuses de sang" (Robin Hunzinger, 2021). "Histoire d’un secret" (2002) de Mariana Otero a, à ce titre, indéniablement ouvert cette voie. En tant que production narrative, le cinéma se fait enquête tant il est invité à faire la lumière, à combler les manques… et à réparer les morts… le plus souvent des femmes dont les vies furent muselées et dont les existences furent abimées. En prenant appui sur ces films, cette communication a interrogé l’acte cinématographique qui, de l’investigation à la réhabilitation, investit les traces et les fissures, les béances et les blessures de l’histoire avec l’espoir de penser/panser le passé et de recoudre le tissu d’une mémoire familiale déchirée.

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