ZusammenfassungDie mittelalterliche Träumenauffassung ist sehr verschieden von der heutigen : Träumen ist keine psychische Aktivität eines Individuums, sondern seine unmittelbare Inbeziehungsetzung während seines Schlafs mit den Mächten des Jenseits, entweder positiv oder negativ. Daher die Unterscheidung zwischen « echten » Träumen (göttlicher Herkunft) und « wahren » Träumen (teuflische Illusionen) und das grundsätzliche Misstrauen gegen Träume. Wie die Wunder erlauben sie, jede Institution und Innovation zu legitimieren. Auch erlauben sie eine spezifische Form der Subjektivität zu entdeceken : diejenige der Christlichen Person. Ihre Bebilderung, die weit von biblischen Träumen inspiriert wird, kennzeichnet sich durch die Nebeneinanderstellung der Träumersfigur und des Traumsobjekts auf einem selben Bild. Vor Dürers berühmtes Aquarell ist kein « autobiographisches » Traumbild zu finden. Doch zeigen viele mittelalterliche Bilder, dass die Maler darum gesorgt waren, die subjektive Träumerserfahrung auszudrücken.
The medieval conception of dreams differs significantly from ours : dreaming is not then the psychic activity of an individual, but his immediate getting in contact during his sleep with the powers of the beyond, either positive or negative. Hence the distinction between « true » dreams (of divine origin) and « false » dreams (diabolic illusions) and the systematic suspicion towards dreams. Like miracles dreams enable to legitimate any institution, any innovation. They also enable to discover a specific form of subjectivity : that of the Christian subject. His iconography is greatly inspired by biblical dreams and characterized by the juxtaposition in a same image of the dreamer’s figure and dream’s object. No « autobiographic » image of dream is to be found before Dürer’s famous watercolour. A good many medieval images show however that painters were also concerned to express the dreamer’s subjective experience.
La conception médiévale des rêves diffère largement de la nôtre : le rêve n’y est pas une activité psychique de l’individu, mais la mise en rapport immédiate, dans le sommeil, du sujet avec les puissances de l’au-delà, positives ou négatives. D’où le souci de distinguer rêves « vrais » (d’origine divine) et rêves « faux » (les illusions diaboliques), et la méfiance de principe à l’égard des rêves. Comme les miracles, ils permettent de légitimer toute institution, toute innovation. Le rêve est aussi le lieu de la découverte d’une forme spécifique de subjectivité : celle du sujet chrétien. Son iconographie, largement inspirée par les rêves bibliques, se caractérise par la juxtaposition, dans la même image, de la figure du rêveur et de l’objet du rêve. On ne trouve pas d’image « autobiographique » de rêve avant l’aquarelle célèbre de Dürer. Bien des images médiévales montrent pourtant que les peintres se sont aussi préoccupés d’exprimer l’expérience subjective du rêveur.