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Gil Bartholeyns et al., « Les rituels, ça ose tout », HAL SHS (Sciences de l’Homme et de la Société), ID : 10.4000/tc.17916
Le volume que vous tenez entre les mains – sans autre forme de procès peut-être, sans chichi, sans peut-être vous être préparé un café ou un thé, sans avoir allumé la lampe, remis le fauteuil un rien à sa place, le guéridon, sans vraiment avoir médité vos gestes, en somme sans vous être livré à votre « rituel » de lecteur matutin – devrait vous faire comprendre qu’il ne s’agit pas là d’un rituel au sens de ce livre. Tout comme, dans un contexte très différent, collectif et public, un procès de cour d’assises laisse penser qu’il y a, dès la sélection du jury populaire, rituel ou ritualisation, mais il répond en réalité davantage à un processus. Quelle différence en effet entre rituel et procédure, rite et habitude ? Le sacré ? Telle est la réponse la plus attendue dans le champ de l’anthropologie classique ou de l’histoire. Réponse d’évidence caricaturale et biaisée, la société civile ayant reporté la sacralité au cœur de ses institutions et de ses personnes. « La justice, c’est sacré. » « Les enfants, c’est sacré… » Peut-on alors faire le pari des objets ? Pas de rituel sans objets, se laisse-t-on dire. Toutes les enquêtes les dénombrent, les décrivent, les replacent dans une chaîne opératoire valant rituel, clés de son efficacité ou de son possible ratage.