Lieux d’écriture et de lecture, lieux d’exil dans le roman brésilien Budapeste de Chico Buarque

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28 novembre 2023

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Le roman Budapeste de Chico Buarque, publié à Rio de Janeiro en 2003 et édité en France par les éditions Gallimard en 2005, aborde l’importance du langage, du rapport à l’écriture et à la création, de la construction de l’imaginaire et de l’identité, à travers le choix d’un personnage-narrateur de ghost writer, très original, qui tente de fuir l’ennui et le tragique de sa condition d’écrivain et d’homme de l’ombre. Deux histoires parallèles, réelles ou supposées, donnent corps à un récit emboîté où se mêlent le réel et l’imaginaire. Costa suit un véritable parcours labyrinthique marqué par les figures du double : les villes de Rio de Janeiro et de Budapest, les femmes aimées, Vanda et Kriska, les deux enfants, Joaquinzinho et Pristi, la langue portugaise et la langue magyare ou son rôle de nègre et d’homme de lettres célèbre, sous les traits du hongrois Kósta. Face à l’incommunicabilité ambiante et aux situations qui confinent souvent à l’absurde, le personnage exprime sa révolte. Les espaces clos où jaillissent les textes avant qu’ils ne lui échappent sont des lieux intimes qui apaisent son angoisse existentielle, que ce soit le cagibi de l’agence de Rio de Janeiro ou le bureau du club des Belles Lettres de Budapest. Quant aux espaces ouverts propices à la lecture, ils sont également bénéfiques et le distraient au même titre que ses voyages et ses nombreuses péripéties. Aux effets de distanciation s’ajoute le recours analytique et humoristique qui aide Costa à sortir de l’ombre et le lecteur à le suivre. En effet, dans ce roman proche du conte et du théâtre de l’absurde, le seul fil d’Ariane demeure l’inconscient du personnage-narrateur et son imaginaire. Et les lieux d’écriture et de lecture, repères liés au décor urbain de Rio de Janeiro et de Budapest, sont associés à l’idée de liberté, bien qu’ils soient entrevus symboliquement sous le prisme de l’exil.

Chico Buarque’s novel Budapeste, published in Rio of Janeiro in 2003 and edited in France by Gallimard in 2005, tackles the issues of language, of writing and creation, and of the production of imagination and identity through a very original character-narrator, a ghostwriter who attempts to flee the boredom and tragic aspects of his man of shadow condition. Two parallel stories, real or invented, give shape to this embedded narrative where reality and imagination stand alongside. Costa follows a maze-like path marked by doubles figures: the cities of Rio and Budapest ; the loved women, Vanda and Kriska ; the two children, Joaquinzinho and Pristi ; the Portuguese and Maggyar languages, and finally his roles of ghostwriter and famous literary man. Facing and ambient incommunicability and situations that often verge on the absurd, the character expresses revolt in his own way. His writing springs from closed spaces, and these intimate scenes appease his existential anxieties, whether he sits in the storeroom of the Rio Agency or in the office of the Belles-Lettres Club in Budapest. Open spaces benefit readings and distract him, just as his travels and numerous adventures do. The distancing effect, associated with analytical and humoristic discourses, helps Costa step out of the shadow and enables the reader to understand him. Indeed, the golden thread of this tale like novel remains the subconscious of the character-narrator as well as his imagination. The places of writing and reading are both landmarks linked to the urban décors of Rio and Budapest, and are associated with the idea of freedom, despite the fact they’re symbolically addressed through the prism of exile.

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