1 juillet 2020
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Hagit Shefer, « Quality, quantity and beyond: The semantic development of favorable attributes », Lexique : revue en sciences du langage, ID : 10.54563/lexique.505
Plusieurs adjectifs français et hébreux dénotent des qualités positives en même temps qu’une graduation élevée par exemple (bon, beau, honorable, digne) salaire et leurs équivalents en hébreu. Pourtant, seul bon en français et tov en hébreu ont développé de nouvelles significations et fonctions. Le premier est un intensifieur comme le montre la séquence une bonne demi‑heure qui ne fait nullement référence à une qualité ou à une mesure. L’adjectif décrit clairement l’appréciation subjective du locuteur d’un temps significatif dépassant le cadre indiqué. Bon et tov prennent plus tard le sens d’un marqueur de discours, comme dans Bon, allons‑y à pied ou Bo’u nelex lesham kodem. Tov (‘Allons‑y d’abord. Ok’), où ils marquent l’approbation ou l’acceptation. D’autres fonctions de discours attribuées à bon et à tov indiquent le début et la fin d’un sujet et le passage d’un épisode à un autre. Sur la base d’analyses de corpus, l’article vise à démontrer que la polysémie que l’on observe actuellement dans ces deux adjectifs est le résultat de tendances de (inter)subjectivation (Traugott 2010, Narrog 2017), qui ont motivé les fonctions d’intensification et de marquage du discours. L’article présente les diverses étapes de constructionalization suivies par ces adjectifs et décrit leur développement, notamment l’émergence de la fonction d’intensification.