Sur quelques mythes et fantômes de la science espagnole

Résumé Fr En Es

L’histoire des sciences espagnoles est remplie de morts-vivants : des présences intermittentes et fugaces, des cadavres sans sépulture ou méconnus. Ce sont les spectres ou les fantômes des sciences espagnoles. Dans cette contribution, nous nous concentrons sur le musée du Prado, un espace habité par ces fantômes, puisque les musées, après tout, sont des lieux de mémoire autant que d’oubli. Nous accorderons une attention particulière à deux portraits mélancoliques : celui de Jovellanos par Goya et l’autoportrait de Ramón y Cajal, le grand histologiste du tissu nerveux.

The history of Spanish science brims with living dead figures : intermittent and fleeting presences, barely buried or barely known corpses. These are the phantoms of Spanish science. This paper will focus on the Prado Museum, a space haunted by such ghosts, for museums are not only places of memory, but also of oblivion. We will pay particular attention to two melancholic portraits, that of Jovellanos by Goya and a self-portrait by Ramón y Cajal, the renowned histologist of the nervous tissue.

La historia de la ciencia española está llena de muertos vivientes, presencias intermitentes y fugaces, cadáveres mal enterrados o no reconocidos. Son los espectros o fantasmas de la ciencia española. En este artículo nos fijamos en el Museo del Prado, donde habita ese fantasma, pues los museos son lugares donde no solo se recuerdan cosas, sino también donde se olvidan muchas otras. Finalmente, nos detendremos en dos retratos melancólicos, el que Goya realizó a Jovellanos y un autorretrato de Ramón y Cajal, el gran histólogo de los tejidos nerviosos.