"Les mondes invisibles de Camille Flammarion, ou l'écueil d'une science spiritualiste"

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Camille Flammarion, astronome et fondateur de l’Observatoire de Juvisy en 1883, est passé à la postérité pour son œuvre vulgarisatrice, qui mettait à la portée de tous des savoirs astronomiques bien fondés. Mais la bibliographie complète de l’auteur, ses Mémoires et les manuscrits que contiennent ses archives font état de l’attention considérable qu’il porta à l’invisible. La structure de l’univers ; les aérolithes et résidus météoritiques, encore sujets à caution au XIXe siècle ; les comètes perdues dans leurs profondes parallaxes et dont le retour peut être calculé ; l’atmosphère des astres lointains révélée par la spectroscopie ; longue est la liste des mondes non observables dont traitent les ouvrages de Flammarion. Mais rien ne semble avoir eu plus d’importance dans les derniers temps de sa vie savante que l’attention portée aux phénomènes occultes, envisagés comme des territoires provisoirement ignorés de la connaissance. L'article étudie cet intérêt porté à l’invisible, que Flammarion cherche à appréhender de façon scientifique, mais dans une perspective de refondation spirituelle, dans deux de ses ouvrages publiés au début et à la fin de sa carrière.