2008
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Dominique Berod, « Les incertitudes chez l’hydrologue : soigner la paranoïa par la schizophrénie », Journées de l'hydraulique, ID : 10670/1.bfvw8w
L’incertitude régnant dans les systèmes hydrologique -et en particulier dans le domaine des extrêmes -peut paraître rédhibitoire lorsqu’il s’agit de dimensionner un système hydraulique. Comment en effet proposer un plan de gestion des eau ou, un système de protection contre les crues cohérents et durables, alors que les bases ne sont pas fiables ? Pauvre hydrologue, paranoïaque à force de traquer les imprécisions et de voir des erreurs partout ! Et pourtant, le besoin d’action est clair et les enjeux liés à l’eau sont grandissants. Notre hydrologue ajoute à sa paranoïa la schizophrénie, tiraillé qu’il est entre l’importance des incertitudes et la nécessité d’apporter des réponses. Comme souvent, la réponse viendra d’une conjugaison de démarches complémentaires et non d’une seule action. D’une part, la qualité des mesures va s’améliorer, la représentativité des stations de mesure (dans l’espace) et de leurs observations (dans le temps) devant être traitée. D’autre part, l’application de méthodes d’estimation des débits qui prennent en compte les incertitudes, à l’instar des outils stochastiques ou des méthodes floues, permettra également un important progrès. Enfin, les stratégies des projets hydrologiques doivent intégrer les incertitudes dans leurs développements et transformer une faiblesse en force, en rendant les systèmes souples et adaptables en fonction de nouvelles observations, de modifications du climat, mais aussi de modifications socio-économiques. Combattant la paranoïa des erreurs par la schizophrénie des solutions complexes, l’hydrologue retrouvera son calme en développement des systèmes fiables avant d’être précis.