2021
Dominique Barjot, « Chapitre 10 - La Tunisie, terre d’innovation pour les entreprises de génie civil, de bâtiment et de travaux publics des années 1880 à la décolonisation », HAL-SHS : histoire, ID : 10670/1.bibm7m
À partir des années 1880, les entreprises françaises de travaux publics durent faire face à la conjonction d’une contraction profonde et durable des marchés de travaux publics et de bâtiment en métropole ainsi que de la grande dépression économique mondiale. Les marchés de l’Empire français offraient alors des débouchés majeurs, à l’instar de la Tunisie. Tel fut le cas pour la Société de Construction des Batignolles (SCB) avec la construction du port de Tunis et du chemin de fer de Bône -Guelma, mais aussi d’Hildevert Hersent père et fils, de Fougerolle Frères et des Grands Travaux de Marseille (GTM) à Bizerte. Cette activité se poursuivit activement dans les années 1930, grâce aux travaux d’hydrauliques et d’électrification (GTM, Société Générale d’Entreprises ou SGE), mais aussi de nouveaux aménagements portuaires (Société Anonyme Hersent ) ou l’apparition de nouvelles opportunités techniques (ponts et ouvrages à grande portée en béton armé (Boussiron, Entreprises Fourré et Rhodes). Ralentis dans les années 1930, malgré le réarmement et la poursuite de l’électrification, et la Seconde Guerre mondiale, les travaux reprirent à partir de 1945, avec intensité, dans le secteur routier (Société Routière Colas, SCREG, SACER, etc.), mais aussi des grands ouvrages (barrages de Ben Métir et de Nebeur construits respectivement par Campenon Bernard et Dumez). Si les Entreprises Fourré et Rhodes ou Boussiron y conservèrent une activité soutenue jusqu’aux indépendances, d’autres s’effacèrent (SAH), mais d’autres encore y développèrent leurs activités, jusqu’en 1974 et au-delà, comme Dumez.