La politique de l’étiquette. L’individualisation du gouvernement des risques face aux pollutions de l’air intérieur

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2024

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Renaud Hourcade et al., « La politique de l’étiquette. L’individualisation du gouvernement des risques face aux pollutions de l’air intérieur », Revue française des affaires sociales, ID : 10670/1.biibo9


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Depuis près de quarante ans, la pollution de « l’air intérieur » des espaces clos (domiciles, bureaux, écoles) a été identifiée comme un risque sanitaire important, du fait de la présence de nombreux polluants toxiques. En France, l’État s’est organisé administrativement et techniquement pour prendre en charge ce nouveau risque. Cette structuration de l’action publique fait suite aux alertes émises par des milieux universitaires et techniques internationaux dès les années 1970, mais ne débouche que trois décennies plus tard avec l’adoption de régulations, dont principalement l’étiquetage de certains matériaux de construction selon leur degré d’émissivité et de dangerosité. Ce traitement du problème est particulièrement discret, au sens où il prend la forme d’une régulation technique spécialisée dans laquelle un petit nombre d’experts et d’organismes a joué un rôle central, en particulier en agissant sur la définition des enjeux, de leur importance relative, des outils de connaissance à mobiliser et des leviers d’action à privilégier. Cet article propose de reconstituer la genèse de l’encadrement techno-administratif du problème des pollutions de l’air intérieur pour comprendre, sous l’angle d’une sociologie de l’action publique et de ses producteurs, comment une « politique de l’étiquette » a finalement prédominé, faisant porter la responsabilité du changement sur les consommateurs individuels.

For almost forty years, indoor air pollution in enclosed spaces (homes, offices, schools) has been identified as a major health risk due to the presence of numerous toxic pollutants. In France, the government has taken administrative and technical steps to deal with this new risk. This structuring of public action followed warnings issued by international academic and technical circles as early as the 1970s, but did not come to fruition until three decades later when regulations were adopted, particularly the labelling of certain construction materials based on their potential to emit pollutants and how dangerous they are. This means of addressing the problem is particularly discreet, in the sense that it takes the form of specialised technical regulation in which a small number of experts and organisations have played a central role, in particular by working to define the issues, their relative importance, the tools for understanding that are to be used and the levers for action that are to be prioritised. This article sets out to reconstruct the genesis of the techno-administrative framing of the problem of indoor air pollution in order to understand, from the perspective of a sociology of public action and its producers, how a policy based on labelling ultimately prevailed, placing the responsibility for change on individual consumers.

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