Financement du supérieur : les étudiants ou le contribuable ?

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2016

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Guillaume Allègre, « Financement du supérieur : les étudiants ou le contribuable ? », Revue d'économie politique, ID : 10670/1.bizkz7


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Ne serait-il pas plus juste et plus efficace que les étudiants contribuent au financement de leurs études ? La mise en place de droits d’inscription dans le supérieur est souvent présentée comme une réforme évidente. Les arguments récurrents sont que l’État serait trop pauvre pour financer de manière satisfaisante l’enseignement supérieur ; le financement par l’impôt serait anti-redistributif car le contribuable moyen est moins aisé que le diplômé moyen de l’enseignement supérieur ; les droits d’inscription permettraient un meilleur appariement entre étudiants et filières d’études. Toutefois, pris séparément, aucun de ces arguments n’emporte l’adhésion : le financement public n’est pas nécessairement un pauvre financement ; l’impôt progressif sur le revenu répond mieux au souci d’équité verticale ; la sélection est un meilleur moyen d’appariement que les frais d’inscription en présence d’asymétrie d’information bilatérale et d’aversion au crédit. Au-delà des arguments d’équité verticale ou d’efficacité, la question du financement de l’enseignement supérieur reste avant tout une question de répartition entre ceux qui ont fréquenté l’enseignement supérieur et ceux qui ne l’ont pas fréquenté. C’est une question d’équité horizontale qui dépend de la conception adoptée de la justice distributive, du rôle de l’enseignement supérieur et de la justification de l’impôt progressif.

Financing Higher Education: the students or the taxpayer? Wouldn’t it be more equitable and more efficient that the students share the cost of financing their own higher education? The introduction of significant tuition fees in higher education is often presented as an obvious reform. According to recurring arguments, the State is too poor to fund adequately higher education; tax-funding is anti-redistributive since the average taxpayer is poorer than the average higher education graduate; tuition fees are useful to improve the overall matching of students to school. However, after analysis and taken separately, none of these arguments appears convincing: public funding is not necessarily a poor funding; vertical equity is better pursued with progressive income taxation; selection is a better matching instrument than tuition fees in the presence of asymmetric information and credit aversion. Beyond vertical equity and efficiency, the issue of higher education financing remains primarily a distributive issue between those who attended higher education and those who did not. It is an issue of horizontal equity, which depends on one preferred vision of distributive justice, the role of higher education and the justification of progressive taxation.

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