15 janvier 2024
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Anaïs Guilet, « La littérature où on ne l’attend pas », HALSHS : archive ouverte en Sciences de l’Homme et de la Société, ID : 10.7202/1108691ar
Cet article de type essai a pour objectif de démontrer l’éclatement des formes littéraires par les dispositifs numériques à travers l’analyse de deux oeuvres dont les supports médiatiques n’engagent pas originellement la littérature : soit la console de jeu vidéo avec What Remains of Edith Finch de Ian Dallas, mais aussi un réseau transmédia impliquant Twitter, Spotify, une édition papier et des expositions à travers Le Madeleine Project de Clara Beaudoux. Nous analyserons les enjeux narratifs et fictionnels de chacune de ces oeuvres, connues des amateur·ice·s, afin d’en démontrer la dimension éminemment heuristique (Bouchardon, 2014). Elles proposent autant de points d’entrée pour des questions narratologiques et médiatiques pointues qui engagent l’ensemble de nos définitions du champ littéraire. Les chercheur·se·s s’emploient fréquemment à catégoriser ces formes et à les désigner par une pluralité de néologismes : Twittérature (Fréchette, Côté, 2013), Littératube (Bonnet, Thérond, 2018), Littérature exposée (Rosenthal, Ruffel, 2010), comme autant de tentatives de cerner ces nouveaux territoires, cet écosystème littéraire évolutif et inédit, mais il semble que ce que ces oeuvres permettent de montrer avant tout est l’éminente vitalité de la création comme de l’analyse littéraire. Cette dernière propose des outils toujours actuels pour aborder les expériences de lecture telles qu’elles se déploient désormais sur une pluralité de supports, y compris les consoles de jeux vidéo et RSN vers lesquels se dirigent désormais massivement les publics jeunes (comme moins jeunes).