25 octobre 2013
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Franck Giol, « Politiques et idéaux éducatifs de l'Ecole québécoise et française (1963-2004). Évolutions et enjeux des discours relatifs aux valeurs et aux finalités de l'éducation scolaire du rapport Parent au rapport Thélot. », HAL-SHS : sciences de l'éducation, ID : 10670/1.blppgd
Les mutations qui affectent l’éducation scolaire des sociétés occidentales de l’après Deuxième Guerre mondiale peuvent être lues comme la marque d’une décomposition de la modernité, décomposition considérée par certains auteurs comme l’un des traits les plus saillants de la postmodernité. A ce titre, elles ne peuvent manquer d’affecter les idéaux éducatifs, et plus particulièrement les valeurs et les finalités dont l’Ecole contemporaine se trouve investie.La fin du récit de l’émancipation par le savoir, le changement permanent et l’incertitude généralisée qui caractérisent notre époque étant en effet difficilement contestables, il revient à la réflexion philosophique contemporaine de chercher à déceler quelles sont, et quelles peuvent être, les recompositions des idéaux éducatifs dans le cadre d’un monde marqué du sceau de la complexité et de l’incertitude.Toutefois, si la postmodernité peut en un sens être considérée comme le point d’aboutissement d’un double processus de décomposition et de sécularisation du système de valeurs modernes que l’éducation scolaire était précisément censée incarner et promouvoir, elle n’en demeure pas moins une notion encore très diversement appréciée, selon que l’on se situe sur une rive ou l’autre de l’Atlantique. Centrale, voire pléthorique dans la problématique éducative du monde anglo-saxon, et dans une moindre mesure de l’aire québécoise, elle demeure relativement discrète en France. Une interrogation philosophique et historique des enjeux et des implications de la postmodernité eu égard aux idéaux éducatifs doit prendre en considération cette différence qui ne saurait être sans signification.Ainsi ne s’agit-il pas tant de développer une lecture strictement comparative des interprétations de la postmodernité, que de viser à une mise en lumière des problématiques transversales que cette notion engage sur le plan historico-philosophique et politico-éducatif à partir d’une analyse d’un corpus de textes constitué de rapports rendus publics en France et au Québec des années 1960 au milieu des années 2000.