Les agents thermaux à l'épreuve des mots autour des maux de l'âme et des maux du corps

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1 octobre 2006

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Estelle Djibré, « Les agents thermaux à l'épreuve des mots autour des maux de l'âme et des maux du corps », Face à face, ID : 10670/1.bmouy9


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Dans les établissements de thermalisme, tout est fait pour rappeler au curiste que la cure est un acte médical. Rien d'étonnant dès lors à ce que l'usager compare souvent l'agent thermal qui lui prodigue les soins à un « petit infirmier ». Et pourtant, il ne s'agit que d'un employé de service rendu aux personnes dans le domaine de la santé (une femme dans 95% des cas). Embauché sans ou avec peu de qualification, c'est un profane en matière de maladies chroniques qui doit trouver des mots pour soigner les maux du corps. Cet article questionne la construction des inégalités de sexe dans les établissements thermaux, en centrant l'attention sur la relation au client. Par le biais de l'usage que fait le personnel de ses émotions, entre la maîtrise et le contrôle, on verra que le rapport au corps ainsi que les échanges langagiers qui en découlent sont au cœur de leurs pratiques de « compassion » et de « détachement » uriste et des représentations du « masculin » et du « féminin » qui les sous-tendent. On rendra compte ainsi, du caractère socialement construit de l'inégalité entre agents dans les thermes qui s'inscrit dans les rapports sociaux de sexe que structure la domination du masculin sur le féminin. Les employeurs, sous la pression étatique, accentuent encore la division sexuelle du travail en favorisant la dimension technique de l'activité au détriment de la dimension relationnelle, c'est-à-dire la production des soins (savoir-faire) sur la fidélisation de la clientèle (savoir-être).

In thermal treatment centres, those undergoing a cure are constantly reminded that this treatment is a medical act. So it is not surprising that a client often compares the person providing this treatment to a “little nurse”. However, they are simply employees providing a service to people in the area of health in the broadest terms (95% are women). They are hired with little or no formal qualifications and no professional experience in the area of chronic illnesses but have to find the right words to treat pains in the body. This article questions the construction of sex inequalities in thermal centres by focussing attention on the client relationship. By examining the use made by the personnel of their emotions, between mastery and control, we see that the relationship with the body and the resulting language exchanges are at the heart of practices involving “compassion” and “detachment” towards the client and the underlying representations of “masculine” and “feminine”. We will thus assess the socially constructed nature of the inequality that exists between spa employees in the context of social sexual relations and structures the domination of the masculine over the feminine. Employers, under pressure from state authorities, accentuate the sexual divide in the workplace by favouring the technical aspect of the work to the detriment of the relationship dimension, in other words, the production of care (technical expertise) over securing customer loyalty (relational expertise).

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