Interruption ou ininterruption de la lecture magistrale d’œuvres de littérature jeunesse en maternelle

Résumé 0

Depuis plus de vingt ans, de nombreuses recherches portant sur la narration d’œuvres de littérature de jeunesse en classe de maternelle ont vu le jour au sein des sciences de l’éducation. Si une kyrielle de méthodes de contage existent et sont employées, certaines études ont démontré qu’une importante quantité de professeurs pratiquent la lecture magistrale interrompue, entrecoupant leur récit par des interactions avec les élèves. Cetteoption est donc envisagée par beaucoup mais les textes officiels, eux, écartent la possibilité d’une discontinuité et formulent explicitement une injonction à ne pas faire de césure lors d’une lecture oralisée. Pourquoi préférer placer ces moments d’échange à la suite de l’histoire lue ? Quels sont les avantages et les inconvénients découlant de l’adoption de chacune de ces deux démarches ? Quel impact ont l’une et l’autre de ces pratiques sur les interactions permises par l’ouvrage ? Voilà des questions auxquelles nous tenterons de répondre dans cette étude. À travers une expérimentation pédagogique menée auprès d’une classe de Grande Section, ce mémoire rendra compte d’une comparaison des moments de langage à plusieurs inclus dans deux séances basées sur le même album : l’une préférant l’interruption et l’autre l’ininterruption de sa lecture magistrale.