Patrimonialization in Douala : cultural governing and planning issues in the development of the city in an authoritarian context Patrimonialisation à Doula : enjeux culturels des modes de gouverner et d'aménager en contexte autoritaire En Fr

Fiche du document

Date

6 décembre 2019

Type de document
Périmètre
Langue
Identifiants
Collection

Archives ouvertes

Licence

info:eu-repo/semantics/OpenAccess




Citer ce document

Maïa Ghattas, « Patrimonialisation à Doula : enjeux culturels des modes de gouverner et d'aménager en contexte autoritaire », HAL-SHS : géographie, ID : 10670/1.bn2nv5


Métriques


Partage / Export

Résumé En Fr

This research, led between 2011 and 2019, focuses on the place of culture in the different way of government in Douala, regarding the study of the patrimonial issues. On the scale of the city, various actors – institutionalized or not – continually reinvest the concept of heritage. Their views, their actions, their patrimonial demands participate in the city development and refer to “traditional” re-readings urban renovation strategies. The “process of heritage” and the “process of putting art in public spaces” liberate speech, in a city where every kind of material or symbolic representation of memory has long been forbidden by the State. Those initiatives imply to negotiate for the occupation of space, possibly referring to conceal urban history. I look into the process of construction of heritage through the various actors operating, as well as its effects on the production of urban space. The study of different projects, also in their coordination or competition, shows power and government relationships in the city. Through culture, the assertion of memory, and thus of legitimacy, some actors offset the economical and the political power in Douala in order to position themselves in the urban space. My research reiterates the issue of developing a discourse on art, and its stakes, in an authoritarian political context, regarding the influence of the various actors involved in the city development. My thesis proposes a qualitative approach: interviews with public authorities, local elites, actors from the associative sector, artists and citizens, as well as observation on the field. To make a concrete analytical study, I refer to images and movies, collaboratively produced with numerous groups of artists. This research is divided into three parts. First, the place of heritage in the successive development plans. I present a state of the art and emphasize the opening of the notion definition standards. It allows me to go back on the place of heritage in the development policies and decisions, by analyzing the existing studies and heritage plans. The second part deals with the place of culture in the power relationships in the city and the assertion of groups called “autochthonous” in the urban space, through the use of heritage. This includes linking heritage, history and memory in the context of Douala. Finally, I refer to the role of subordinate actors, their place in the art world, as well as their ability to participate to the city development. I pose a broader issue of the production of culture in the neoliberal and authoritarian context of Douala, by offering to study off-site initiatives, and questioning their future.

Ce travail de recherche, conduit entre 2011 et 2019, s’intéresse à la place de la culture dans les modes de gouvernement à Douala, à partir de l’étude de la question patrimoniale. A l’échelle de la ville, divers acteurs - institutionnels ou non - réinvestissent la notion de patrimoine. Leurs conceptions, leurs actions, leurs revendications patrimoniales participent à la production de la ville, et se réfèrent à des relectures dites « traditionnelles » ainsi qu’à des stratégies de rénovation urbaine. La « mise en patrimoine » et la « mise en art » des espaces publics libèrent la parole, dans une ville où toute forme de représentations matérielles ou symboliques de la mémoire a longtemps été interdite par l’État. Ces initiatives impliquent une négociation pour l’occupation de l’espace pouvant se référer à une histoire urbaine occultée. J’appréhende ce processus de construction de l’objet patrimonial par les divers acteurs en présence, ainsi que ses effets dans la production de l’espace urbain. L’étude des différents projets, mais aussi de leur articulation ou de leur concurrence, révèle une lecture des rapports de pouvoir et du gouvernement en ville. À travers la culture, l’affirmation d’une mémoire, et par là d’une légitimité, certains acteurs contrebalancent le pouvoir économique et le pouvoir politique à Douala pour se positionner dans l’espace urbain. En filigrane, mon travail vise à réfléchir aux enjeux de la construction d’un discours sur l’art en contexte autoritaire et à réinterroger d’une façon particulière les pouvoirs en ville. Ma thèse suit une approche qualitative. J’allie observations et entretiens auprès des pouvoirs publics, des élites, du monde associatif, des artistes et des habitants. Je m’appuie également sur la production et l’analyse d’images et de films, réalisés en collaboration avec plusieurs groupes d’artistes. Cette recherche s’organise en trois parties. Tout d’abord, la première partie traite de la place du patrimoine dans les plans d’aménagement successifs. Je présente un état de l’art en soulignant l’ouverture des normes de définition de la notion, ce qui me permet de revenir sur la place du patrimoine dans les politiques et les décisions en matière d’aménagement, en analysant les études et les plans de patrimonialisation existants. La deuxième partie s’intéresse à la place de la culture dans les jeux de pouvoir en ville. J’interroge les enjeux de pouvoir liés à l’affirmation de groupes dits « autochtones » dans l’espace urbain, grâce à l’usage du patrimoine. Il s’agit de faire le lien entre patrimoine, histoire et mémoire dans le contexte de Douala. Enfin, la dernière partie discute du rôle d’acteurs subalternes, de leur place dans le monde de l’art, ainsi que de leur possibilité de participer à la fabrique de la ville. Je pose la question plus large de la production de la culture dans le contexte autoritaire et néolibéral de Douala, en proposant d’étudier des initiatives hors-les-murs, et en questionnant leur devenir.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Exporter en