24 août 2021
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Cléa Pineau, « Gouverner à distance en Turquie. Modalités de récupération d’une ville d’opposition par l’AKP », HAL-SHS : sciences politiques, ID : 10670/1.bntnvm
Le chapitre se confronte à un apparent paradoxe en montrant, à partir du cas turc contemporain, comment la mobilisation des institutions démocratiques peut, à travers différents dispositifs tels que la décentralisation et la privatisation, favoriser l’installation et la pérennisation d’un régime autoritaire. L’étude de la ville de Mersin permet ainsi de comprendre comment l’État turc, dirigé depuis 2002 par le Parti de la Justice et du Développement (AKP), s’est appuyé sur des réformes de l’administration publique impulsées par les organisations internationales (Banque mondiale et Union européenne notamment) pour s’assurer la reprise en main d’une ville d’opposition. La création de nouvelles dépendances et allégeances contribue à l’affaiblissement des contrepouvoirs locaux et permet à l’État-AKP de gouverner « à distance », y compris lorsque les résultats électoraux lui sont défavorables.