Des savantes et du politique : Poids de la socialisation scolaire et reconversion d’engagements militants dans la recherche sur les femmes (années 1960-1990)

Fiche du document

Date

2023

Discipline
Type de document
Périmètre
Langue
Identifiant
Source

Politix

Collection

Cairn.info

Organisation

Cairn

Licence

Cairn




Citer ce document

Noé Fouilland, « Des savantes et du politique : Poids de la socialisation scolaire et reconversion d’engagements militants dans la recherche sur les femmes (années 1960-1990) », Politix, ID : 10670/1.bo4wsk


Métriques


Partage / Export

Résumé Fr En

Depuis la position désormais classique de Max Weber sur les rapports entre « savant » et « politique », peu de travaux empiriques analysent précisément le rapport au politique des chercheur∙ses et la manière dont celui-ci peut influer sur le choix des objets et des approches de recherche. À partir de l’étude des trajectoires de neuf chercheuses membres du Groupe de Recherches Interdisciplinaire d’Étude des Femmes (1979-1990, Université Toulouse-Le Mirail), cet article se propose de traiter de l’articulation entre la socialisation politique et la socialisation scolaire et académique pour comprendre le progressif désengagement militant des femmes enquêtées au profit des recherches sur les femmes. Il montre d’abord comment leurs engagements politiques ont été façonnés par leur socialisation scolaire, le poids du cadre scolaire et universitaire dans leurs trajectoires tendant à leur faire adopter des formes canalisées de contestation et un rapport intellectualisé à la transformation du monde. Par l’analyse de la position du groupe étudié, il restitue ensuite comment celui-ci joue le rôle de révélateur d’une socialisation académique qui conduit les chercheuses enquêtées à revendiquer l’autonomie du point de vue savant sur les objets traités, et à se distancier des collectifs militants. Ce point de vue devient alors selon les cas un moyen renouvelé d’exprimer un rapport critique au monde social ou une façon d’entretenir un rapport intellectualisé aux causes politiques.

Since Max Weber’s now well-known stand on the relationship between “science” and “politics”, little empirical work has been carried on how researchers relate to politics and how it may influence their choice of objects and research approaches. Based on the analysis of the life trajectories of nine female researchers formerly members of the “Groupe de Recherches Interdisciplinaire d’Étude des Femmes” (1979-1990, University of Toulouse-Le Mirail), this article addresses the intertwinement of political socialization and school and academic socialization in order to understand the gradual disengagement from activism of the women interviewed in favour of Women’s Studies. It first shows how their engagements are shaped by their school socialization, as they have interiorized “channelled” forms of political protest and an intellectualized relationship with contest within the school framework. Their participation in the “Groupe de Recherches” was then indicative of an academic socialization that led them to claim the autonomy of the scientific point of view and to disengage from activist groups. This stance may either constitute a renewed means of expressing their political relationship to the world or a way to foster an intellectualized relationship with political causes.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en