Bloody Miami : vision désenchantée du melting pot.

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13 novembre 2014

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Julie Beynel, « Bloody Miami : vision désenchantée du melting pot. », HAL-SHS : littérature, ID : 10670/1.bo8xpj


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Résumé Fr

Miami est le cadre et le foyer de la cohabitation des Cubains ayant immigré aux Etats-Unis, de leurs enfants et de White American Protestants. Ce qui nous intéresse est le regard que le narrateur porte sur ses personnages, le relativisme qui caractérise son jugement, et le ton amusé et distant qu'il emploie pour décrire la vie de tous les personnages. Au plus près des pensées intimes de Nestor, Magdalena, Ed et les autres, la voix narrative explore les méandres de consciences dont les désirs les plus vils sont excités par la fréquentation d'autres groupes sociaux. La contigüité rapprochant WASP et Cubains attise en effet les conflits communautaires. Wolfe semble vouloir montrer que Miami est une métaphore de l'aporie que représente peut-être à ses yeux le melting pot : l'identité américaine serait-elle utopique ? Qu'est-ce qu'être Américain ? Y'a-t-il un déterminisme culturel, au même titre qu'il existait pour les naturalistes un déterminisme social et biologique ? Si tel est le cas, en quoi la différence est-elle le dénominateur commun et paradoxal de l'Amérique ? Quelles sont, dans le roman de Wolfe, les caractéristiques stylistiques reflétant ou mimant ce patchwork culturel ? Le romancier construit une oeuvre chorale, où les plans se succèdent et où les portraits sont juxtaposés, laissant au lecteur le soin de déduire les rapports d'intérêt ou les liens psychologiques qui permettent de comparer, d'associer ou d'opposer les personnages. Deux sortes de profils se dessinent, celui de l'archétype du WASP et celui de l'archétype cubain. Aussi l'art de Wolfe consiste-t-il à montrer que leur proximité géographique, la similitude de certaines de leurs moeurs, n'équivalent pas à la négation de leurs différences, mais cristallisent au contraire leur propension commune à désirer être l'autre. Autrement dit, les Américains vivant à Miami, les Wasp et les Latinos, ne sont pas unis, sinon par leur commune envie de devenir un autre. La mosaïque des portraits, sur laquelle repose la structure même de l'oeuvre, la polyphonie, l'inventaire des modes, goûts, lexiques, sont quelques-uns des procédés manifestant la multiplicité et la contigüité culturelles préalablement identifiées.

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