"45 días y 30 marineros de Norah Lange : vers un voyage de la rupture"

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2015

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Julien Roger, « "45 días y 30 marineros de Norah Lange : vers un voyage de la rupture" », HAL-SHS : littérature, ID : 10670/1.bq2ald


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Résumé Fr

Fin XIX°, début XX°, le voyage transatlantique entre l'Argentine et l'Europe est le passage obligé pour tout intellectuel, voire pour tout fils ou fille de bonne famille. Qu'il s'agisse d'Alberdi, de Mansilla, de Sarmiento, de Lugones, de Darío, de Victoria Ocampo, de Bioy Casares, de Borges, et d'autres par la suite, tous ont effectué un voyage vers l'Europe, comme a pu l'analyser Axel Gasquet qui écrit  à ce sujet dans un des chapitres de sa thèse : « Si la littérature argentine est l' « histoire d'un projet national », comme l'affirme David Viñas, le voyage en Europe est le voyage de la quête, dans lequel le voyageur ne cherche pas seulement sa propre identité (caractéristique que nous pourrions dire d'ordre psychologique) mais aussi, plus fondamentalement, un miroir historique et social où trouver les éléments utiles à ce projet national1 ».Nous reviendrons dans cet article sur la typologie et la conception du voyage telle que l'envisage Gasquet en analysant un récit de voyage littéraire, qui prend le contrepied de ce miroir historique dont il parle, le roman 45 días y 30 marineros, de l'écrivain argentin Norah Lange (1905-1972), publié en 1933.En effet, à rebours du voyage effectué pour renforcer l'idiosyncrasie nationale argentine, ce roman prend sa source dans un voyage effectué par son auteur entre Buenos Aires et Oslo sur un navire marchand en 1927. Seule femme à bord, la narratrice Ingrid est en proie aux tentatives de séduction (voire de viol) débridées de la part des marins norvégiens. Nous verrons de quelle manière, dans ce roman, le bateau constitue un territoire clos, neutre et propice aux excès en tout genre, par l'analyse des références spatio-temporelles, qui tendent à s'estomper, au profit d'une seule logique esthétique, qui marque une réelle rupture avec les récits historiques de voyages antérieurs. De la sorte, nous verrons comment ce voyage est déréférentialisé et comment la décontextualisation devient une condition de la textualisation, pour créer un récit autonome et libre de toute visée transnationale ou transhistorique, au contraire des récits de voyage canoniques des XIX° et début XX° siècle. Nous verrons enfin comment ce récit s'inscrit dans le système de l'oeuvre de l'auteur.

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