Facilitateurs et freins à l’adhésion et au maintien des travailleuses du sexe dans une cohorte de santé sexuelle (projet ANRS 12381 Princesse) à San-Pedro en Côte d’Ivoire

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18 avril 2024

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Evelyne Kissi et al., « Facilitateurs et freins à l’adhésion et au maintien des travailleuses du sexe dans une cohorte de santé sexuelle (projet ANRS 12381 Princesse) à San-Pedro en Côte d’Ivoire », Archined : l'archive ouverte de l'INED, ID : 10670/1.bqln2f


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Objectifs : Le projet Princesse (novembre 2019-juin 2023) a implémenté un suivi chronique et communautaire en santé sexuelle et reproductive à destination des travailleuses du sexe (TS) dans la région de San Pedro en Côte d’Ivoire. Ce suivi était proposé directement sur les sites prostitutionnels via une clinique mobile. Au total, 489 femmes ont été incluses. La rétention était faible, moins d’un tiers des participantes se présentant aux visites trimestrielles. Nous analysons ici les facilitateurs et les freins à l’adhésion et au maintien des TS dans le projet, à travers leurs perceptions des bénéfices et des contraintes liés à leur participation au projet. Matériels et Méthodes : Une étude qualitative a été menée avec trois temps de recueil entre mai 2022 et novembre 2023. Au total 16 entretiens biographiques avec des TS participantes au projet, 3 entretiens individuels avec des TS non participantes, 10 avec des participantes perdues de vue, et 3 groupes de discussion ont été réalisés. Résultats : La présence de la clinique mobile directement sur les sites de prostitution, les stratégies avancées des éducatrices de paires et l’implication des gérants de site dans la mobilisation communautaire ont été rapportés par les TS comme facilitant leur engagement dans le dispositif Princesse. L’accueil et les compétences du personnel soignant, la distribution de préservatifs et de gel lubrifiant et la gratuité des soins et des médicaments ont également été rapportées comme facilitant leur maintien dans le suivi. À l'inverse, l’offre de soins jugées trop lourde a limité l’adhésion au dispositif : prélèvements de sang jugés excessifs ; rumeurs sur une revente de sang ; emplacement de la clinique mobile parfois trop éloigné et exposé aux indiscrétions ; visites jugées trop longues… À cela s’ajoute la forte mobilité des TS ; des retards dans la transmission des résultats d’analyses médicales ; une offre de soins ne couvrant pas tous les besoins exprimés ; des préservatifs et lubrifiants en quantités insuffisantes qui n’ont pas facilité la rétention de bon nombre de participantes dans le projet. Conclusion : Nous relevons une forme de paradoxe autour de l’appréhension de l’offre de santé, qui apparaît aux TS comme insuffisante (besoins non couverts) tout en étant trop lourde (durée des visites). Les rumeurs autour de la gestion du sang, la forte mobilité des TS et les bénéfices matériels jugés insuffisants ont négativement impacté le désir d’engagement des TS. De même, les défis opérationnels (délais des résultats, ruptures de stocks, …) ont entaché la confiance des femmes sur le long terme. Cependant, le projet a pu compter sur son équipe (soignants et EP), qui s’est avérée être un levier important du maintien des TS dans le suivi à travers les liens de proximité et de confiance créés.

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