2016
http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/ , info:eu-repo/semantics/OpenAccess
X. Sens et al., « Premiers résultats de l’étude anthropologique des restes humains de la grotte de M’Tsogatin 1 (Région d’Oulmès, Maroc) », HAL-SHS : archéologie, ID : 10670/1.bqza3m
La grotte de M’Tsogatin1 fut découverte lors d’une campagne de prospections dans le Maroc central ayant pour double objectif l’étude lithologique des ressources minérales utilisées sur les sites préhistoriques de la Meseta côtière nordoccidentaleet la recherche d’occupations humaines préhistoriques. Un sondage d’une superficie d’1 m² et d’une profondeur de 70 cm, réalisé dans la partie centrale de la grotte, a livré de l’industrie lithique, des restes de faune et une importante série de 230 restes humains. Trois ensembles stratigraphiques ont été distingués : la couche 1 (datée par 14C sur collagène humain de 4943–4795 cal BC) et la couche 2 semblent toutes deux fortement remaniées mais contiennent des éléments néolithiques, et la couche 3 qui a été attribuée selon l’industrie lithique au Paléolithique supérieur. Au sein de celle-ci, malgré l’importante fragmentation des restes humains, l’étude ostéométrique démontre que ces derniers s’intègrent dans la variabilité des Ibéromaurusiens. En revanche, les restes humains des couches supérieures ne rentrent pas dans la variabilité des Néolithiques du Maghreb. Les stries de découpe et les traces de chauffe observées sur certains os humains de la couche 3 évoquent certains des traitements funéraires décrits à Taforalt et à Afalou-Bou-Rhummel pour l’Ibéromaurusien. Pour la première fois au Maroc, la pratique de l’avulsion des incisives centrales inférieures a été mise en évidence sur une mandibule de la couche 3 de M’Tsogatin 1 et rappelle certains comportements ibéromaurusiens et capsiens d’Algérie et de Tunisie.