"La libération de Carl Oberg et de Helmut Knochen, la face cachée de la réconciliation franco-allemande"

Résumé Fr

Le 28 novembre 1962, Carl Oberg et Helmut Knochen quittent la prison de Mulhouse et sont remis en liberté près du poste frontière de Neuenburg. Ce ne sera qu’en janvier 1963 que la nouvelle de la libération de ces derniers criminels de guerre allemands détenus par la France est connue par le grand public. Rendue publique peu avant la signature du traité de l’Élysée, la nouvelle de la libération de l’ancien chef supérieur de la SS et de la police en France ("Höherer SS- und Polizeiführer") ainsi que du chef de la police de sûreté ("Befehlshaber der Sicherheitspolizei") provoque une vive indignation dans l’opinion publique, notamment parmi les résistants, les anciens déportés, et les familles des victimes.Ma contribution à ce colloque s'est concentrée sur deux questions. D’une part, il s’agit de savoir pourquoi la France fait libérer ces grands criminels de guerre, condamnés à mort en 1954, à quelques semaines de la signature du traité d’amitié franco-allemand. Quel est le lien entre ces deux évènements ? D’autre part, il convient d’étudier la question de savoir pourquoi cet événement, qui a provoqué de vives réactions en 1963, est tombé dans l’oubli par la suite.En fin de compte, les réponses à ces interrogations permettent de nuancer le mythe politique de la « réconciliation franco-allemande » tout en mettant en lumière les événements et les personnages qui n’ont pas été intégrés dans ce grand récit.