13 octobre 2007
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Bassuel-Lobera Cécile, « Poésie plastique et plastique scénique. La dimension visuelle du théâtre de Federico García Lorca (1925-1931) », HAL-SHS : histoire de l'art, ID : 10670/1.brnefa
Cette étude porte sur la dimension visuelle de trois pièces de Federico García Lorca, écrites entre 1925 et 1931 : Amor de don Perlimplín con Belisa en su jardín, El Público et Así que pasen cinco años. Partant des liens privilégiés qui ont uni le théâtre et les arts plastiques – particulièrement la peinture –, dès le milieu du XIXe siècle, je resitue l’Espagne dans le contexte culturel européen cosmopolite des années 20. Je m’intéresse aux relations que cet artiste protéiforme entretient avec les arts et les artistes de son époque, ainsi qu’aux diverses influences qu’il reçoit et qui transparaissent autant dans les thèmes que dans la conception plastique de ses pièces. Baroque et Rococo, Symbolisme, Expressionnisme et Surréalisme s’interpénètrent et se répondent, dans des œuvres qui stimulent sans cesse l’imagination du lecteur et du spectateur, activement associés au processus de création. Véritable « poésie plastique », comme Lorca se plaisait lui-même à la définir, son écriture dramatique devient le lieu de toutes les analogies, un lieu propice à la fusion des sensations et des émotions au cœur même des mots, l’écran de projection d’une multitude d’images, poétiques et plastiques, dont la fonction semble bien être de nous faire accéder aux mystères insondables de l’Homme. Mais Lorca ne se limite pas à une rénovation du théâtre par le texte. Dans la lignée de scénographes et metteurs en scène de premier plan comme Appia, Craig, Copeau, Meyerhold et Artaud, c’est par l’utilisation de l’espace, de la lumière et par le jeu de l’acteur, par tous les moyens plastiques à sa disposition sur scène, qu’il réconcilie le verbe et le corps.