Les perturbations des relations interpersonnelles durant la pandémie de Covid-19

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Les mesures gouvernementales mises en place durant la pandémie de Covid-19 en France ont limité la poursuite de nombreuses activités sociales. Elles ont pesé sur les relations interpersonnelles en renforçant ou, au contraire, en dégradant certaines relations. Nous documentons ces tendances à partir d’une enquête par questionnaire réalisée lors du premier confinement (avril-mai 2020), auprès de 16 224 personnes résidant en France métropolitaine, suivie d’une seconde vague d’enquête longitudinale entre décembre 2020 et janvier 2021 auprès d’un sous-échantillon (n = 3 620). Durant cette période, les relations sociales ont été affectées par deux mécanismes : d’une part, la raréfaction des opportunités d’interaction a amené les personnes à faire un tri parmi leurs relations, les amenant à se rapprocher de leurs liens forts (famille et amis proches) et de personnes aux caractéristiques sociales similaires (notamment en termes de niveau d’études). D’autre part, si ces contraintes ont pu contribuer à renforcer certains liens faibles comme les relations de voisinage, elles ont plutôt fragilisé les relations apportant une certaine diversité relationnelle. Ces deux processus ont davantage dégradé les réseaux des plus jeunes, là où les réseaux des plus âgés ont été moins altérés par la crise.

Government measures in France introduced during the Covid-19 pandemic limited many social activities. They have impacted on interpersonal relationships by strengthening or weakening certain social ties. We investigate these trends using a survey conducted during the first lockdown (April-May 2020) with 16,224 individuals in metropolitan France and a second longitudinal follow up between December 2020 and January 2021 with a subsample (n=3,620). During this period, relationships were impacted by two converging processes that have created inequalities according to people’s social positions. On the one hand, the decrease in interaction opportunities led many to almost exclusively use telecommunication services to socialise, thus strengthening homophily in their social network (especially by education level) and close ties (family and close friends). On the other hand, while these constraints may have contributed to strengthening specific weak ties such as with neighbours, they have tended to weaken the loosest ties that are essential to relational diversity. These two processes have most affected the networks of young people, who have many weak and evanescent ties, whereas the networks of the oldest have been less impacted by the crisis.