La construction des phares en mer français, ou la tentative ultime d’appropriation du littoral par les ingénieurs des Ponts et Chaussées

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2011

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Jean-Christophe Fichou, « La construction des phares en mer français, ou la tentative ultime d’appropriation du littoral par les ingénieurs des Ponts et Chaussées », Actes des congrès nationaux des sociétés historiques et scientifiques, ID : 10670/1.bsnwn1


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Depuis 1792, la signalisation maritime des côtes de France est devenue un service public à la charge exclusive de l’État et de ses agents, sous la responsabilité des ingénieurs des Ponts et Chaussées. En 1825, un vaste programme d’éclairage général des côtes de France est préparé sous l’impulsion d’un savant, Augustin Fresnel, et d’un marin, l’amiral de Rossel. En 1860, la totalité des ouvrages attendus a été réalisée, mais on constate à l’époque que les conditions de navigation ont changé. La vapeur et l’acier ont modifié en profondeur les habitudes maritimes et les déplacements. Il faut compléter le programme initial qui présente certaines lacunes. Les progrès réalisés dans le domaine de la construction en mer permettent d’entrevoir la possibilité d’ériger sur les rocs les plus dangereux de notre littoral les phares devenus nécessaires à la sécurité d’un trafic marchand en pleine expansion. Le Service des phares décide donc de compléter le programme général de balisage en bâtissant en haute mer des tours isolées suffisamment importantes pour accueillir un feu et les gardiens indispensables à son bon fonctionnement. Ces édifices bâtis sur des rochers que la mer recouvre ou balaie à chaque marée devaient être construits de façon à résister non seulement à l’action du vent mais aussi à celle des lames, qui demeure incomparablement plus dangereuse. Le défi est d’importance, mais les ingénieurs s’y attellent et réalisent parfois de véritables prouesses techniques et humaines, comme à Ar-Men, au large de la pointe du Raz. En 1920, le Service des phares considère que la ceinture de feu présentée sur l’ensemble de notre littoral entre la Gironde et le Cotentin est la plus complète et la plus efficace de toutes celles réalisées sur l’ensemble de la planète. On peut toutefois se poser la question de la nécessité de réaliser des prouesses architecturales pour ces phares en mer. En effet, la qualité esthétique de ces constructions est indéniable mais totalement inutile pour les marins. Les tours de phares sont érigées pour l’œil des spectateurs à terre mais pas pour les utilisateurs maritimes.

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