2009
Marie-Claude Mahias, « "'Vêtus d'espace' : Dénouer les liens chez les Jains digambar (Inde)" », HAL-SHS : histoire des religions, ID : 10670/1.bswe6j
Les relations entre laïcs et ascètes sont d’abord analysées à travers les termes qui les désignent, puis dans le cheminement qui conduit de l’état de laïc à celui de renonçant par onze « étapes spirituelles » strictement codifiées. L’entrée dans la vie ascétique est marquée par une initiation rituelle, et peut se faire à trois niveaux aux règles spécifiques. Après quoi, les ascètes poursuivent leur progression et peuvent accéder à plusieurs grades. La présence de plusieurs catégories de brahmcârî (qui observent l’abstinence sexuelle), à mi-chemin entre laïcs et ascètes, traduit la valorisation de la chasteté, et l’importance de la rupture avec la vie familiale et ses obligations.L’attention portée aux différences de genre fait apparaître l’asymétrie de la progression et des statuts, marquée par le port du vêtement, les gestes du repas, les termes de salutation et la dépendance des ascètes féminines.Les ascètes sont organisés en groupes communautaires, dirigés par un maître. La pluralité de ces communautés ainsi que les controverses concernant l’ancienneté relative de lignées ou « traditions », témoignent de leur vitalité dans le monde contemporain et du renouveau de l’institution ascétique.