1 décembre 2021
Jonas Campion et al., « Les contes fantastiques de l’État, Comptabilité », HAL-SHS : histoire, ID : 10670/1.btq7yh
Ce numéro 14 de Comptabilité(s), Revue d’histoire de la comptabilité est un clin d’œil au pamphlet de Jules Ferry Les comptes fantastiques d’Haussmann qui dénonçait les dépenses engagées par le Préfet de Paris pour les aménagements urbains pendant le Second Empire. Le clin d’œil est indirect puisqu’il s’agit ici de préciser à travers quelques exemples comment les services de l’État mettent en récit, content ou racontent la façon dont ils gèrent leurs budgets, la manière dont ils affectent les ressources et organisent le contrôle des dépenses et du bon usage des finances publiques. Le dossier s’intitule les « contes fantastiques de l’État ». Les contributions rassemblées envisagent une question consubstantielle de l’organisation des États modernes : celle de la gestion comptable et budgétaire tant de ses missions que des administrations qui les exercent. On le constate, quelles que soient les configurations géographiques ou politiques, l’argent est le « nerf de la guerre ». Il est au cœur de l’exercice de la puissance publique, indispensable à la mise en œuvre de ses programmes, au financement des administrations et au travail et à la rémunération de ses agents. Sur près de cinq siècles, autour de multiples espaces et formes de construction de l’autorité publique, les contributions rassemblées représentent autant de coups de projecteur sur les enjeux du fonctionnement et de la gestion de l’État. Nous nous y intéressons à différents statuts de l’organisation étatique, qu’elle soit en réforme, confrontée à des crises multiformes ou ancrée dans un fonctionnement quotidien et de ce fait perçu (abusivement ?) comme normalisé. Sur la très longue durée, la lecture du dossier donne ainsi à voir des points d’intérêts parfois paradoxaux autour de ce processus, contribuant au renouveau de l’histoire de l’État