Vertus et vices de l’édition

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1 octobre 2013

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Élodie Voillot, « Vertus et vices de l’édition », Bulletin du Centre de recherche français à Jérusalem, ID : 10670/1.btvoi7


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Dans la première moitié du xixe siècle, les perfectionnements apportés aux techniques de réduction mécanique, ainsi que la généralisation de la fonte au sable, transformèrent en profondeur la reproduction de sculptures. La sculpture d’édition, à l’instar de la gravure pour la peinture, permit à la sculpture antique, moderne et contemporaine de pénétrer dans les intérieurs. Cette sculpture à la taille des appartements bourgeois participait ainsi pleinement du projet d’inspiration républicaine d’éducation et d’élévation du goût de la population par la fréquentation rapprochée des chefs-d’œuvre de toutes les époques. Toutefois, reconnaître à la sculpture d’édition ce pouvoir présupposait de tenir ses productions dignes d’une telle mission. En d’autres termes, que les artistes et les œuvres choisis par les fabricants de bronzes pour être édités étaient ceux-là mêmes dont la connaissance était indispensable, mais surtout que la reproduction de ces œuvres permettait d’en jouir – presque – comme de l’original. Or, pour nombre de critiques de l’art industriel, cette ambition était, par essence, impossible. La reproduction mécanique d’une œuvre, dans des dimensions et un matériau différents de l’original, ne permettait pas de traduire, d’en préserver, la valeur et le sens. Loin de participer à un projet social, la sculpture industrielle mettait en péril l’œuvre originale, dont l’appréciation était dévoyée par les visées mercantiles de cette nouvelle figure qu’était le fabricant-éditeur. En confrontant ces deux points de vues, nous étudierons les conséquences que purent avoir, pour les contemporains, la connaissance et l’appréhension d’une œuvre au travers de sa reproduction, et comment l’édition de sculptures engendra un nouveau mode d’appropriation et de perception d’œuvres qui n’étaient pas destinées, à l’origine, à la décoration des intérieurs.

In the early 19th century, the development of the mechanical reproduction and the generalization of sand cast had radically changed the production of small bronze works. As well as engraving for painting, bronze reproduction ushered antique, modern and contemporary sculpture in bourgeois apartments. From this point of view, small bronze sculptures were an important part of the Republican project, born with the Revolution, to educate and make people sensitive to art. This project implicated to recognize to technics and its products educative qualities. In other words, this meant that artists and artworks selected for reproducing were the most significant, the most essential to culture and knowledge. Moreover, the reproduction should be close enough to the original to cause the same effects on the viewer. But, for many critics of industrial art, this ambition was inherently impossible. The mechanical reproduction, by the translation in other sizes and materials, destroyed the qualities and the sense of the original. Far to participate in a social project, industrial sculpture jeopardized the original work which appreciation was warped by commercial considerations. By comparing theses two points of view, we will ask how the mechanical reproduction created a new visual culture, a new way of appropriation and perception of artworks, which were never thought to be exposed in a Parisian living room.

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