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2019
- handle: 10670/1.burkw4
- hal: hal-03168753
- doi: 10.3917/eres.vande.2019.01.0085
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Hervé Breton, « Attention », HAL-SHS : sciences de l'éducation, ID : 10.3917/eres.vande.2019.01.0085
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Résumé
La distraction massive et la dégradation des ressources attentionnelles constituent l’une des caractéristiques de la modernité tardive. Tout comme le temps, l’attention est devenu une denrée rare, une ressource convoitée par ce que Yves Citton (2014) nomme « le capitalisme attentionnel ». Il y a donc un enjeu vital à repenser les conditions par lesquelles une attention à soi, aux autres ou au monde, se préserve, se maintient et s’intensifie. Cette recherche de compréhension et de définition des processus attentionnels n’est en soi pas nouvelle. L’attention est une condition de la vie et de la survie dans le monde. Selon les philosophes antiques, et notamment les stoïciens, elle s’acquiert par la pratique et l’effort, et vise une forme de vigilance (prosochè) quant à ce qui dépend de soi dans le cours de l’existence (Hadot, 2002). Cette conception la situe au cœur des pratiques de soi (Foucault, 2001). Elle fait contraste avec des formes d’attention plus réceptives, relevant d’une présence à soi et aux autres, ouvrant droit à des formes de disponibilité synonymes d’accueil et d’hospitalité.