Distance, proximité, l’important c’est ce que l’autre supporte. Vers l’instauration d’un « espace d’aide potentiel »

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Aisément mentalisable, l’idée de « bonne distance » a longtemps participé à rassurer les professionnels en insistant sur ce qui relèverait d’une possible maîtrise de la relation d’aide. Mais en réalité, la « bonne distance » n’est pas un concept opérant de l’accompagnement social, elle échoue à dire la complexité de la rencontre entre un professionnel et la personne qui sollicite son aide, elle l’enferme dans une unidimensionnalité technique que la clinique récuse. C’est pourquoi, à partir des travaux de Donald Winnicott, nous proposons de développer la notion d’« espace potentiel d’aide », un espace dynamique, avec sa propre temporalité, que le professionnel va patiemment broder d’émotions, consolider d’écoute, vivifier de paroles pour que le sujet accepte de reconsidérer ce qu’il vit.

Easily assimilated, the idea of « the right distance » has for a long time helped to reassure professionals by insisting on what would come under the heading of a possible mastery of the aid relationship. But in reality, the « right distance » is not an operative concept for social work and social support. It fails to express the complexity of the encounter between a professional and the person who seeks his or her help, it locks him or her into a technical unidimensionality that a clinical approach would reject. This is why, based on the work of Donald Winnicott, we propose to develop the notion of « potential space for help », a dynamic space, with its own temporality, that the professional will patiently embroider with emotions, consolidate with listening, and enliven with words so that the subject accepts to reconsider what he/she is experiencing.