Fin de carrière et vieillesse : deux facettes d’un même risque ? : Une analyse du cas suisse

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2021

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Marion Repetti et al., « Fin de carrière et vieillesse : deux facettes d’un même risque ? : Une analyse du cas suisse », Retraite et société, ID : 10670/1.bwf5qy


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En Suisse, les risques de fin de carrière et vieillesse sont généralement traités politiquement comme deux problématiques distinctes, l’une relevant des politiques de l’emploi, l’autre de celles de la vieillesse. Cette séparation résulte de la genèse de la politique vieillesse en Suisse. En établissant l’âge d’accès à la rente de vieillesse à 65 ans, les responsables politiques ont renoncé à couvrir le risque d’appauvrissement des travailleurs dits « âgés » mais qui n’ont pas encore atteint 65 ans. Pourtant, ces deux problématiques relèvent d’un même « risque vieillissement », soit le fait que le taux de chômage de longue durée augmente au-delà de 45 à 50 ans dans l’économie industrielle, de manière plus ou moins marquée en fonction du contexte économique. À partir de l’étude de la genèse de la politique vieillesse en Suisse, cet article met en lumière le processus de construction de la distinction entre les risques fin de carrière et les risques vieillesse, sur laquelle repose l’organisation de la protection sociale. Ses résultats interrogent l’idée selon laquelle le risque fin de carrière résulterait de l’inadéquation des compétences des travailleurs âgés au marché de l’emploi. Ils montrent au contraire le rôle que joue l’articulation entre l’organisation de la politique sociale et celle du marché de l’emploi dans la production de ce risque. Par cette mise en lumière, les auteurs souhaitent alimenter les réflexions quant à l’avenir de la protection sociale en repensant notamment les rapports entre risque pauvreté, marché de l’emploi et vieillissement.

In Switzerland, the risks relating to career ends and ageing are, in political terms, generally treated as two distinct issues, one concerning employment policies, the other ageing policies. This divide is a result of the genesis of the policy on ageing in Switzerland. By setting the age of pension eligibility at 65, the authorities failed to cover the risk of the impoverishment of workers considered as “elderly” but yet to reach the age of 65. Yet these two issues stem from the same “ageing risk”, namely the increase in the long-term unemployment rate after the age of 45 to 50 in the industrial economy, the degree of which varies according to the economic environment. Based on a study of the formation of the ageing policy in Switzerland, this article sheds light on the construction of the distinction between career-end and ageing risks that forms the basis of the organisation of social protection. The findings challenge the idea whereby career-end risks result from a mismatch between the skills of elderly workers and the job market. On the contrary, they demonstrate the role played by the interplay between the organisation of social policy and the job market in the generation of this risk. Through this insight, the authors seek to nourish discussions on the future of social protection, notably by rethinking the relationships between poverty risk, the job market and ageing.

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