In Media Res : l'art américain de la Mobile Color, 1910-1970 In Media Res : the American Art of Mobile Color, 1910-1970 Fr En

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Entre les années 1910 et le début des années 1970, de nombreux appareils chromolumineux inventés aux États-Unis furent décrits par leurs créateurs comme les supports techniques d’un médium inédit de la création, d’un tout nouvel art visuel. Ce qui fut baptisé dans ces années par une cohorte de critiques enthousiastes l’« art de la Mobile Color », désigne une pratique de la projection de compositions visuelles abstraites au moyen de dispositifs optiques permettant la commande d’images en temps réel. L’exemple paradigmatique de ce courant fut ce que l’artiste Thomas Wilfred [1889-1968] nommait « Lumia », un art qui rencontra en Amérique du Nord un succès public retentissant dans l’entre-deux-guerres et dont les échos critiques et institutionnels se prolongèrent jusque dans l’après-guerre. Nombreux furent les tenants et les émules de cette pratique projective qui fut qualifiée de huitième ou sixième art, à l’image des artistes-inventeurs Claude Bragdon [1866-1946], Charles Dockum [1900-1970], Mary Hallock-Greenewalt [1871-1950], ou encore Van Dearing Perrine [1869-1955]. À travers le prisme rétrospectif de l’archéologie des médias, et en retraçant de fait une filiation entre l’art de la Mobile Color et les pratiques contemporaines de l’écran, cette thèse explore une tendance majeure de l’histoire de l’art américain qui eut pour dynamique structurelle une série de réévaluations des théories de l’abstraction picturale à l’aune des métamorphoses successives de l’imagerie technique au XXe siècle. L’étude est rythmée par quatre chapitres qui offrent à l’histoire de la Mobile Color une armature chronologique et théorique au moyen de quatre vis-à-vis avec les histoires culturelles et matérielles des médias de la peinture, du cinéma, de la télévision et de l’ordinateur.

The many colored-light devices invented by American artists between the nineteen-tens and the early nineteen-seventies were described by their creators as new technical medium, a newly discovered fine art. What was then termed the “art of Mobile Color” by a cohort of enthusiastic critics refers to the projection of abstract visual compositions through optical devices that could control images in real time. The most emblematic example of Mobile Color is what the American artist Thomas Wilfred [1889-1968] called “Lumia”, an art which received tremendous popular acclaim in the interwar period as well as continued significant critical and institutional attention in post-war America. The advocates and emulators of this practice also referred to as the “eighth” or “sixth” art were numerous, such as Claude Bragdon [1866-1946], Charles Dockum [1900-1970], Mary-Hallock Greenewalt [1871-1950] and Van Dearing Perrine [1869-1955]. Through the retrospective lens of media archeology, and thus by tracing a genealogy between the art of Mobile Color and contemporary screen practices, this dissertation explores a significant tradition in American art history which structural dynamics were a series of revisal of early abstract painting theories in the light of the changing status of technical images throughout the 20th century. This study is divided in four chapters that trace the history and examine the art of Mobile Color through four comparisons with the cultural and material histories of the following media: painting, cinema, television, and the computer.

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