30 mai 2023
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Isabelle Roblin, « Geology as a Metaphor in Graham Swift’s Ever After (1992) », Études britanniques contemporaines, ID : 10670/1.byu5gw
Dans Ever After, le cinquième roman de Graham Swift, Matthew Pearce, l’ancêtre victorien du narrateur principal, est géologue. Dans ses Carnets, il relate comment la lecture des Principles of Geology de Lyell (1830-1833) et de On the Origin of Species de Charles Darwin (1859) a complètement bouleversé sa vision du monde, révélant des «“lignes de failles épistémologiques” et des “fractures béantes” dans sa “compréhension téléologique” de la vie humaine. : “Si Lyell a raison”, s’exclame-t-il, “et que le monde a existé si longtemps sans que l’être humain ne l’habite, pourquoi devrions-nous supposer que nous occupons un place spéciale et permanente au sein de la Création ?” (Ever After 135). Cela fait bien sûr écho aux débats sismiques entre “créationnistes” et partisans de la théorie de l’évolution qui ont secoué la société victorienne et sont souvent représentés dans la fiction néo-victorienne. Cependant, ce n’est pas la seule ligne de failles du roman. Le texte même des Carnets est fragmenté, présenté de manière achronologique, et utilisé par Bill Unwin, le narrateur de la fin du xxe siècle, pour servir ses propres fins. Cela créée un sentiment de malaise et d’incertitude chez le lecteur, qui sent le socle de la fiction bouger sous ses pieds et ébranle sa zone de confort de lecture. La géologie et les lignes de failles sont donc une partie tout à fait essentielle du roman de Swift, aussi bien littéralement que métaphoriquement.