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Guillaume Chevillon et al., « France : le coût d’outre-Rhin: Perspectives 2006-2007 pour l'économie française », Archive ouverte de Sciences Po (SPIRE), ID : 10.3917/reof.097.89
Avec le desserrement de certaines contraintes extérieures — notamment celles liées à l’appréciation passée de l’euro et à la forte augmentation du prix du pétrole —, l’économie française devrait croître en moyenne annuelle de 2,2 % en 2006 et de 2,1 % en 2007. Ce rebond de l’activité fait suite à une année 2005 particulièrement décevante, évaluée par l’INSEE à 1,4 %. Tout d’abord parce qu’elle brise la reprise amorcée en 2004, empêchant l’économie française de rattraper une partie de son retard de production accumulé depuis 2001. Si le dynamisme interne a été satisfaisant, bien qu’inférieur à 2004, il n’en va pas de même de la contribution extérieure. Redevenu négatif en 2004 pour la première fois depuis 1991, le solde extérieur s’est encore creusé en 2005. Plus grave, la France est le pays de la zone euro qui a, au cours de ces deux dernières années, le moins bénéficié du dynamisme de la demande mondiale : en 2004 et 2005, les échanges extérieurs ont amputé la croissance annuelle de 1 point de PIB dans l’hexagone alors qu’ils ont été quasiment neutres pour la zone euro. Décevant également car le rebond attendu au cours du second semestre 2005, et pourtant inscrit dans les enquêtes de conjoncture, n’a été que temporaire. Après un bon troisième trimestre, conforme à notre prévision (0,7 %), la croissance est retombée à 0,4 % au dernier trimestre, freinant l’élan envisagé pour 2006 et soulignant la grande fragilité de l’activité.Pour autant, nous continuons à penser que le rebond aura lieu. Le redressement des enquêtes de conjoncture initié à la mi-2005 se confirme en ce début d’année. Profitant de la dépréciation de l’euro vis-à-vis du dollar en 2005, les carnets de commandes étrangers se remplissent. Le rétablissement de la situation financière des entreprises leur permet à nouveau de recourir à l’endettement, ce qui, conjugué à la baisse du chômage, soutient la demande intérieure. En 2007, la politique de désinflation compétitive menée depuis le début des années 2000 outre-Rhin sera renforcée par la baisse des cotisations sociales financée pour un tiers par la hausse de la TVA. Cette politique non coopérative sera la principale responsable du ralentissement de la croissance dans l’hexagone l’année prochaine.