Diffusion de la réhabilitation améliorée après chirurgie en France. Étude nationale à grande échelle, à partir des données du PMSI

Résumé Fr En

Introduction : L’objectif de cette étude était d’analyser le taux de mise en œuvre des programmes de récupération améliorée en chirurgie (RAC) selon le secteur d’hospitalisation. Méthodes : Il s’agit d’une étude longitudinale rétrospective à partir des séjours hospitaliers entre mars et décembre 2019. Nous avons étudié treize des segments d’activité les plus fréquemment inclus dans un protocole RAC. Le critère d’évaluation principal est le taux de RAC. Les résultats ont été analysés d’abord globalement puis en appariant les séjours RAC aux séjours non-RAC selon le type d’établissement, l’âge, le sexe, le mois de sortie, le niveau de sévérité, et le score de comorbidité de Charlson. Résultats : 420 031 séjours ont été pris en compte dont 78 119 ont été codés en RAC. 62 403 ont été appariés avec des séjours non-RAC. Le taux d’implémentation variait de 5 % à 30 %. Le taux de RAC était plus élevé dans le secteur privé (21,2 %) que dans le secteur public (14,4 %). Les résultats sont inversés pour certaines chirurgies principalement oncologiques. Les patients avaient un score de Charlson plus élevé dans le secteur public. Conclusions : Cette étude nationale à grande échelle permet de dresser un tableau du niveau de diffusion de la RAC en France. Malgré des différences entre secteurs, cette diffusion reste globalement insuffisante. Compte tenu des avantages démontrés de la RAC, davantage d’efforts pédagogiques sont nécessaires pour améliorer leur mise en œuvre en France.

Introduction: The aim of this study was to analyze the rate of enhanced recovery programs (ERP) implementation in a range of surgical specialties in both the public and private sectors. Method: This was a retrospective longitudinal study from hospital stays between March to December 2019. We studied 13 of the most performed in ERP. Digestive, gynecological, orthopedic, thoracic, and urological procedures were selected. The assessment criteria was the rate of ERP. The results were analyzed first overall and then matching ERP stays to non-ERP stays according to type of institution, age, sex, month of discharge, and Charlson comorbidity score. Results: 420,031 stays were considered, of these, 78,119 were coded ERP, of which 62,403 were matched with non-ERP stays. Depending on the type of surgery, the implementation rate ranged from 5% to 30%. The overall rate of ERP implementation was higher in the private sector (21.2%) than in the public sector (14.4%). The results are reversed for some surgeries, notably for some cancers. Patients had a higher Charlson score in the public sector. Conclusions: This large-scale national study provides a picture of the degree of diffusion of ERPs in France. Despite differences between sectors, this diffusion is still insufficient overall. Given the demonstrated benefits of ERPs, more educational efforts are needed to improve their implementation in France.

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