« Plutôt les galères que la misère ». François Avenel (1859-1895), menuisier breton et forçat volontaire

Fiche du document

Date

2024

Discipline
Type de document
Périmètre
Langue
Identifiant
Collection

Cairn.info

Organisation

Cairn

Licence

Cairn


Sujets proches Fr

breton

Citer ce document

Gwénaël Murphy, « « Plutôt les galères que la misère ». François Avenel (1859-1895), menuisier breton et forçat volontaire », Annales de Bretagne et des pays de l’Ouest, ID : 10670/1.c0z3n1


Métriques


Partage / Export

Résumé Fr En

François Avenel (1859-1895) est un menuisier breton, fils d’un cordonnier et petit-fils d’une débitante, qui passe sa jeunesse dans la campagne du Morbihan avant de faire l’apprentissage de son métier puis de l’exercer à Vannes quelques années. Mais le manque d’ouvrage l’entraîne dans la misère. Peu à peu, il noie son ennui dans l’alcool, parcourt les chemins creux en quête de travail, se trouve rejeté par sa famille et finit par commettre un crime afin d’être envoyé au bagne. Faute de pain, il préfère l’exil. Après cinq années de travaux forcés en Nouvelle-Calédonie, François, au comportement irréprochable, obtient une concession foncière et épouse Jeanne Camart, une reléguée bretonne. Leur mission, peupler et mettre en valeur la colonie sur les terres kanak, ne sera pas accomplie : un obscur féminicide ramène François en prison.partir d’un dossier archivistique substantiel, cette étude propose de retracer l’itinéraire d’un criminel ordinaire, d’un oublié de l’Histoire qui n’a jamais écrit la sienne mais dont il est possible de comprendre qu’il cristallise, par sa trajectoire tragique, les rapports entre la société de la seconde moitié du XIXe siècle et la justice française, puis coloniale. À la croisée de l’histoire sociale et de la microhistoire globale, la vie de François Avenel rappelle également à quelles extrémités poussait la misère et la faim : vouloir le bagne

François Avenel (1859-1895) was a carpenter from Brittany, the son of a shoemaker and grandson of a tobacconist, who spent his youth in the Morbihan countryside before learning his trade and working in Vannes for several years. But a lack of work led to poverty. Little by little, he drowned his boredom in alcohol, wandered the back roads in search of work, found himself rejected by his family and ended up committing a crime in order to be sent to the penal colony. For lack of bread, he preferred exile. After five years of forced labour in New Caledonia, François, with his irreproachable behaviour, obtained a land concession and married Jeanne Camart, a Breton convict. Their mission, to populate and develop the colony on Kanak land, was not to be accomplished: an obscure femicide sent François back to prison.Based on a substantial archival file, this study retraces the itinerary of an ordinary criminal, a man forgotten by History who never wrote his own, but whose tragic story crystallises the relationship between society in the second half of the 19th century and French and then colonial justice. At the crossroads of social history and global micro-history, François Avenel's life is also a reminder of the extremes to which misery and hunger could lead: the desire to become a convict.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en