25 novembre 2022
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Mariagrazia Crocco et al., « Travail et créativité : comprendre l'apport de l'économie sociale et solidaire dans les lieux de travail à visée utopique AMORCE 2022, INCIAM », HALSHS : archive ouverte en Sciences de l’Homme et de la Société, ID : 10670/1.c27a26...
Dans le champ de l’économie sociale et solidaire (ESS) – dont les racines peuvent se retrouver dès le XIXe siècle dans la tradition du mouvement associationniste centrée sur l’autonomie et l’émancipation par le travail et qui est aujourd’hui régit par la loi de 2014 – les organisations et le sens du travail semblent portés conjointement par des valeurs intrinsèques au projet collectif déployé, des pratiques qui lui sont associées et une vision de la transformation sociale. De l’insertion par l’activité économique aux organisations multi parties prenantes en passant par les entrepreneurs salariés, de nouvelles formes organisationnelles et formes de travail émergent, comme autant d’objets inspirants, porteurs de promesse d’émancipation et d’alternatives. Ils constituent de lieux de travail à visée utopique. Nous considérons l’utopie comme une brèche entre le présent et le futur (Duverger, 2021), nous l’abordons « par le bas » en nous concentrant sur les pratiques ordinaires de celles et ceux qui décident de s’associer pour mener un projet à visée utopique (Desroches, 1991). Cette entrée par le bas, par les pratiques et à travers le récit qu’en font les acteurs devenus auteurs à cette occasion, nous permet d’en déconstruire les mythes et d’y faire apparaitre les contradictions et les conflits (Blin et al., 2020).Dans cette perspective, comment observer et analyser les formes du travail autant au niveau des organisations que de la place des sujets agissants ? Et quel rôle y occupent les formes de créativité favorisant l’émancipation dans l’organisation du travail ? Quels en sont ses espaces et les conditions de son émergence et de sa pérennisation ? Ses promesses se déclinent-elles durablement dans des alternatives et à quel prix ?Afin d’interroger les formes de coopération, de mutualisation, d’autonomie et de démocratisation du travail, ce projet questionne trois dimensions :1)Les modes de gouvernance pour comprendre en quoi et jusqu’où celles-ci impactent à la fois le travail de l’organisation et l’activité ainsi que la créativité des salariés. 2)L’organisation du travail et le choix du management ou auto-management adopté en interrogeant sa capacité à se distancier des modèles dominants (de l’entreprise libéré en passant par l’individualisation du travail et ses dimensions performatives) 3)Les occasions de construction de soi/émancipation dans le travail par les expressions créatives d’autonomie, formes de coopération et mutualisation. Pour ce faire, 5 expériences, ancrées dans le territoire de Marseille, sont la cible de ce projet : les Espaces Éducatifs Bricabracs, La Friche de la Belle de Mai, Acta Vista, Tête de l’Art et Scop Ti.