2016
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Georgios (Yorgos) Dimitriadis, « Quelques remarques sur la crise en Grèce d’un point de vue psychanalytique », HAL-SHS : sociologie, ID : 10670/1.c2jnak
La société grecque n’a pas encore développé d’institutions étatiques fortes. Il y a, par contre, d’autres types d’institutions - comme la famille - qui sont solides. C’est, peut être, de cette manière qu’on pourrait comprendre que l’état n’a pas de continuité administrative « serrée », et que chaque « gouvernement-famille » est autonome et, donc, sans continuité quant aux décisions des autres gouvernements qui l’ont précédé. Dans un esprit familial semblable (ici du « d’abord les nôtres ») fonctionnent les partis politiques et les « grandes familles » de politiciens, comme suite historique de « poesti» . Mais, cette pénurie d’institutions de l’état grec est loin d’être évidente dans le contexte socioéconomique actuel de sa participation à l’Union Européenne, en période de crise socioéconomique du pays, mais aussi de crise économique mondiale. En psychanalyse, on dit que ce qui est aboli du dedans revient du dehors, et ceci - en ce qui concerne notre propos - peut nous faire supposer que les institutions (« troïka » ou autre) vont continuer à revenir pour des contrôles périodiques, en tant qu’administrateurs venant de l’extérieur, tant qu’il n’ y a pas de création d’institutions susceptibles de faire ce type de contrôles à l’intérieur de l’état. A moins que la Grèce ne quitte l’ensemble européen, constitué des états qui disposent de telles structures. Par ailleurs, en Grèce, les phénomènes d’inconsistance de l’espace civique ne se limitent pas au respect des règles du fonctionnement de l’Union Européenne. Le même type de comportement - quant à la difficulté à accepter des règles civiques – existe aussi en rapport avec le traitement de l’espace publique, par exemple, quant à la pollution de l’environnement ou - d’une autre manière - à la fraude fiscale et à la corruption.