2019
Cairn
Noumbissie M. Tchouaké, « Ahmadou Ahidjo et les retombées de la rébellion armée : la construction d’un régime autoritaire au Cameroun (1958-1962) », Outre-Mers, ID : 10670/1.c3ca10...
Le Cameroun apparaît, depuis le début du xxie siècle, comme un État politiquement instable. Les ressorts de cette situation trouvent une partie de leur explication dans son histoire politique à rebondissements. Dès les cinq premières années de son exercice du pouvoir, le premier Président, Ahmadou Ahidjo, confronté aux soubresauts de la décolonisation, pose les bases d’un régime autoritaire grâce à ses qualités personnelles mais grâce aussi à des manœuvres politiques. L’approche biographique qui a été privilégiée ne s’attarde pas sur la personne d’Ahmadou Ahidjo, mais sur les implications de l’homme politique dans son milieu. Pour comprendre son action dans le champ politique camerounais entre 1958 et 1962, ses discours, la presse et les archives coloniales françaises au Cameroun ont été utilisés. En suivant les étapes de la vie politique d’Ahmadou Ahidjo, l’article tente de démontrer que la construction d’un État policier est, en partie, la conséquence des troubles politiques qui régnaient dans le pays. Ainsi, en utilisant les thèmes de « l’unité » et « du développement », la résolution de la rébellion armée dans le pays bassa et le pays bamiléké a facilité la captation des leviers du pouvoir par Ahmadou Ahidjo.